Vous vous plaignez de maux de ventre chronique, spécialement intenses pendant les règles ? Il s’agit peut-être d’une endométriose. Une maladie gynécologique qui toucherait une femme sur dix de 20 à 40 ans.
Les règles, chez l’ensemble des femmes, sont caractérisées par la migration des cellules de l’endomètre (muqueuse qui tapisse la face interne de l’utérus). Ce sont ces cellules mélangées notamment à du sang qui sont expulsées et évacuées par le vagin. Chez certaines femmes, ces cellules sont également évacuées vers les trompes, elles s’éliminent en général naturellement.
L’endométriose se caractérise par la non-élimination et donc la greffe (micro-kyste à l’origine des douleurs) et la multiplication de ces cellules à des endroits inappropriés comme les trompes mais aussi les ovaires. La localisation dans les trompes est en outre responsable d’un risque de stérilité. Mais attention à ne pas confondre endométriose et stérilité : seules un tiers des femmes touchées par cette affection auront des problèmes d’infertilité.
Comment savoir si l’on est atteinte d’endométriose ? Une question difficile tant la palette de symptômes est large. Premier signe : des douleurs au bas-ventre, notamment au moment des règles (avant, pendant ou quelques jours après). Un symptôme difficile à relier avec la maladie tant le fait de souffrir lors de cette période est considéré comme normal, à tort d’ailleurs. D’autres signes non spécifiques à l’endométriose peuvent annoncer la maladie. Il s’agit entre autres de la fatigue, des troubles digestifs, des douleurs pendant les rapports sexuels ou des douleurs lombaires.
En outre, tout dépend également du tissu colonisé pour que cette maladie soit réellement diagnostiquée. De plus, ces symptômes peuvent être ponctuels ou chroniques. Parfois même totalement absents. Conséquence, on déplore un retard d’environ 5 ans entre le moment où la femme est touchée et la pose du diagnostic. Par ailleurs, à ce jour, l’on ne peut encore expliquer les causes exactes de l’endométriose. Il est possible qu’un mauvais fonctionnement du système immunitaire et que certains facteurs génétiques soient en cause.
Aussi, retenez que la seule présence de douleurs pelviennes justifie une consultation chez un gynécologue. Les traitements dépendent de l’évolution de la maladie, les médecins l’évaluent selon 4 stades, de minime à sévère. Pour les endométrioses minimes, un traitement à base d’anti-inflammatoires et de progestatifs est généralement prescrit. Ce traitement consiste à créer une « ménopause artificielle », provisoirement bien sûr. En cas d’échec ou d’endométriose sévère ou en cas d’infertilité liée à l’endométriose, le recours à la chirurgie est envisagé pour supprimer les lésions et les kystes, ainsi qu’un éventuel traitement selon le désir d’enfant de la patiente.
Même si les traitements actuels et la chirurgie permettent de venir à bout de cette affection dans la plupart des cas, l’endométriose reste une maladie chronique, avec ses récidives. On compte par exemple environ 20% de récidives au bout de 5 ans après une chirurgie. Sachez cependant qu’une grossesse normale peut tout à fait avoir lieu après un traitement réussi et que l’arrivée de la ménopause réglera définitivement le problème, l’endométriose étant liée à la production des hormones féminines régulant le cycle.
A ce jour, aucun facteur de risque n’est réellement établi. Et concernant la prévention, les chercheurs s’intéressent sur l’effet de l’exercice physique et l’alimentation. Il s’agit d’hypothèses encore à l’étude. Dans tous les cas, une vie saine et équilibrée est recommandée pour éviter toute maladie.