Maladie grave, l’emphysème pulmonaire, est l’un des effets les plus néfastes du tabac. Comment se manifeste-t-elle ?
L’emphysème est une maladie des alvéoles pulmonaires. Les alvéoles sont de petits sacs remplis d’air présents dans les poumons. Lorsqu’elles sont atteintes, leur nombre diminue et leur volume augmente, alors que leur paroi perd son élasticité. Il devient ainsi difficile aux alvéoles de se gonfler et se dégonfler adéquatement, ce qui réduit la quantité d’oxygène envoyée depuis les poumons vers le reste de l’organisme. La respiration devient alors difficile.
L’emphysème pulmonaire survient le plus souvent après une inflammation chronique des poumons et des bronches : la bronchite chronique, les diverses broncho-pneumopathies obstructives (BPCO) ou encore l’asthme bronchique. De plus, l’une des principales causes d’apparition de l’emphysème est le tabagisme. Les personnes qui sont le plus à risque sont donc les fumeurs et les anciens fumeurs, celles qui sont exposées au tabagisme passif ou souffrant fréquemment d’infections respiratoires. Les personnes âgées sont également les plus touchées par cette maladie. Le vieillissement entraîne en effet une perte d’élasticité des alvéoles pulmonaires. La pollution de l’air d’une manière générale constitue également un facteur de risque important.
Les principaux signes de l’emphysème pulmonaire sont l’essoufflement et la gêne respiratoire. Mais ces signes se retrouvent également dans d’autres pathologies et il n’est donc pas toujours très facile de poser le bon diagnostic dès le début des symptômes. Dans le cas de l’emphysème pulmonaire, la gêne respiratoire n’est pas passagère. Au contraire, elle ne fait que s’aggraver au fil du temps. Le profil type d’un patient souffrant d’un emphysème pulmonaire est une personne de la cinquantaine qui est essoufflée de plus en plus souvent, au moindre effort.
Avec le temps, le thorax est déformé, augmenté de volume, mais l’ampliation thoracique est fortement diminuée. Chez le vieillard ces signes s’accompagnent de plus d’une sécrétion bronchique constante. Cela entraîne une hypoxie, c’est-à-dire que l’oxygène du sang n’est plus suffisant. Peu à peu l’évolution se fait vers l’insuffisance respiratoire chronique.
Malheureusement, il n’existe actuellement aucun traitement guérissant l’emphysème pulmonaire en tant que tel. On peut cependant traiter ses séquelles, par exemple par le biais d’une oxygénothérapie à domicile en cas de carence en oxygène ou de réhabilitation pulmonaire lors de difficultés respiratoires et d’affaiblissement général. En cas de symptômes bronchiques occurrents, le traitement est le même que pour une BPCO. Dans tous les cas, l’arrêt immédiat et définitif du tabac est impératif afin d’empêcher la progression de la maladie. Dans certains, une réduction pulmonaire chirurgicale peut améliorer la fonction respiratoire et se traduire par une régression des maux respiratoires du patient.