Une étude de l’Agence du médicament publiée recemment a révélé que 97% des femmes enceintes prennent au moins un médicament pendant leur grossesse.
Les femmes enceintes en France sont confrontées à une surprescription de médicaments. Selon Dominique Martin, le directeur général de l’Agence nationale de Sécurité du médicament (ANSM), elles se voient prescrire en moyenne 10 médicaments durant leur grossesse, contre 2 à 3 dans les pays du nord. Or, afin de limiter les risques, il est préférable de ne pas en donner aux femmes qui attendent un enfant. Le spécialiste de préciser que si la femme enceinte doit absolument prendre un médicament, elle doit le faire le moins longtemps possible et à une dose la plus petite possible.
La première raison de ne pas prendre de médicaments pendant la grossesse est la méconnaissance de leurs conséquences sur les fœtus. Malgré de nombreuses avancées dans ce domaine, "parfois on ne découvre que longtemps après les effets d’un médicament", rappelle Dominique Martin cité par Europe1. Par contre, l’isotritinoïde, un médicament contre l’acné est totalement interdit à cause des risques de malformations gravissimes et irréversibles qu’il peut entraîner. Le bébé à naître pourrait même souffrir de handicaps lourds. Il en est de même pour les anti-inflammatoires, "largement prescrits en France", les psychotropes et les antalgiques qui présentent des dangers sont dangereux pour le fœtus et l’embryon notamment à la fin de la grossesse.
La question des anti-dépresseurs doit être étudiée à part par rapport à l’équilibre bénéfices-risques. En effet, certaines études prônent son interdiction pendant la grossesse, d’autres suggèrent d’en prendre. Le docteur Dominique Martin préconise toutefois de trouver des alternatives à la prescription médicamenteuse et de voir plus souvent la patiente dans le cas d’une prise en charge psychothérapique. "Dans tous les cas, si on ne donne pas de médicaments, on annule totalement le risque. Si on en donne, on prend un risque, peut-être faible, peut-être élevé, on ne le sait pas toujours", a conclu le spécialiste.