Une étude a révélé l’importance des activités intellectuelles dans l’amélioration de la résistance aux addictions en modifiant les circuits de récompense du cerveau.
Selon une étude réalisée par des chercheurs de l’université de Californie à Berkeley aux États-Unis, stimuler le cerveau permet d’améliorer la résistance aux addictions, spécialement celle à la cocaïne mais aussi à l’alcool, au tabac ou à la drogue.
L’importance des activités intellectuelles
"Nous avons la preuve que les activités intellectuelles ont modifié les systèmes de récompense du cerveau des souris de sorte que lorsqu’on a proposé de la cocaïne à ces cobayes, ces derniers ont manifesté une plus grande résistance face à l’addiction", a confié Linda Wilbrecht, professeur de psychologie et de neurologie, dans la revue Neuropharmacology sur les propos de Metro News. D’après les résultats de l’étude, les activités cérébrales, à travers l’apprentissage et dans un environnement stimulant, pourraient favoriser une baisse des risques d’addiction afin de créer, sur une période relativement étendue, une barrière protectrice dans le cerveau des personnes à risque.
Des expériences sur soixante-dix souris
Pour mener à bien leur étude, les scientifiques ont effectué des expériences sur soixante-dix souris réparties en trois groupes. Les souris du premier groupe ont suivi une "formation cognitive" de neuf jours basée sur l’exploration incluant des défis et des récompenses. Elles devaient alors extraire des céréales au miel Cheerios placés dans un pot de copeaux de bois parfumés. Dans le second groupe, les cobayes ont été soumis à la même formation mais sans compensations.
Enfin, les souris du troisième groupe étaient restées dans une cage en suivant un régime alimentaire et des activités limitées. Il a été conclu que les souris dont le cerveau était stimulé éprouvaient moins le besoin de chercher du réconfort à travers la prise de drogue. En revanche, les cobayes qui vivaient dans un environnement non stimulant et avec un régime alimentaire restrictif étaient plus attirées par la cocaïne.
Diminution de l’attrait pour la cocaïne
Après les neuf jours, les souris sont restées pendant un mois enfermées dans leurs cages. Alors que les souris étaient lâchées dans une cage en plexiglas où se trouvaient deux chambres dont l’une injectée de cocaïne, les scientifiques les ont examinées afin de savoir quelle pièce elles préféraient. Des simulations de fausses injections ont eu lieu pour ne pas influencer le comportement des cobayes. Résultats, toutes les souris rejoignaient massivement la chambre où elles avaient reçu de la cocaïne, dans un premier temps, et ce, à cause de l’effet de privation, souligne l’étude. Pendant des semaines après, les souris ayant bénéficié d’une formation cognitive ont témoigné de moins en moins d’intérêt pour la chambre associée à la prise de cocaïne.