Nadja, 28 ans, avoue avoir eu des relations sexuelles non protégées avec au moins trois personnes entre 2000 et 2004. Elle a été arrêtée pour la première fois en Avril 2009 avant un concert à Frankfurt. Elle a dû être détenue provisoirement durant dix jours à la prison de femmes de Preungesheim.
Des associations allemandes de lutte contre le Sida étaient indignées par cette mesure. Pour elles, ces peines sont disproportionnées. Soutenue par plusieurs personnalités, groupes et simples sympathisants, Nadja est surnommée l’Ange déchu par les médias.
Elle reconnaît ne pas avoir prévenue ses partenaires qu’elle était séropositive et ainsi susceptible de les contaminer. C’est un de ses anciens amants, déclaré séropositif qui a déposé la plainte dans cette affaire. Il avoue avoir été contaminé par la chanteuse mais celle-ci réfute ces dires. Paradoxalement, elle a bien plaidé sa culpabilité mais nie avoir couché avec le plaignant.
Nadia a été diagnostiquée séropositive en 1999 alors qu’elle n’avait que 17 ans et qu’elle était déjà enceinte. Le parquet de Darmstadt (Allemange de l’Ouest) avoue : « Elle était consciente que chaque rapport sexuel non protégé pouvait entraîner la transmission du virus ». Reconnaissant sa culpabilité, la jeune femme confie n’avoir « (…) jamais voulu que ceci arrive à mes partenaires ».
Durant la dernière conférence internationale sur le Sida, il a été dévoilé que ces genres de plaintes pour contamination ne cessent de se multiplier. En Métropole, quatorze personnes ont déjà été jugées coupables pour « administration de substances nuisibles entraînant une infirmité à vie » (article 222-15 du code pénal).
Ainsi, en France, une personne ne peut être condamnée que s’il est prouvé que le virus à été transmis volontairement. La première condamnation du genre date de 2005 où un homme de 30 ans a été emprisonné à six ans ferme à Colmar pour contamination intentionnelle du Sida.
Le mouvement Aides n’a pas tardé à répliquer face à ces condamnations :
« La pénalisation contribue à la ségrégation des personnes contaminées car lors du procès, la charge repose essentiellement sur la personne séropositive (…) La maladie continue d’être un tabou, il est nécessaire de prendre en compte la capacité qu’ont les personnes de parler de la maladie. Nombreux sont les malades qui se réfugient dans le déni. Le procès n’est pas une solution, il faut avant tout agir en amont. Le seul vrai coupable, c’est le virus. »