Geneviève de Fontenay, qui organisait l’élection de Miss France depuis 1954, se montre plus déterminée que jamais à organiser son propre concours cette année, alors qu’Endemol, propriétaire des droits, a donné jusqu’à lundi aux comités régionaux pour choisir leur camp.
RENNES (AFP) - Geneviève de Fontenay, qui organisait l’élection de Miss France depuis 1954, se montre plus déterminée que jamais à organiser son propre concours cette année, alors qu’Endemol, propriétaire des droits, a donné jusqu’à lundi aux comités régionaux pour choisir leur camp.
Apparemment insensible au revers judiciaire encaissé jeudi à Rennes par un de ses fidèles dans le conflit qui l’oppose à la société de production, la dame aux célèbres chapeaux a affirmé samedi vouloir mener jusqu’au bout sa mission de "gardienne du temple" autoproclamée du charme français.
"Il y aura en décembre deux élections nationales, celle d’Endemol pour les candidates qui n’ont pas de gêne et celle de celles qui ont de la dignité", a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse à Rennes.
Mme de Fontenay, qui a rompu avec Endemol en mars après la publication de photos dénudées de la Miss 2009, Kelly Bochenko, a indiqué que l’appellation de sa reine de beauté serait dévoilée à l’automne. Le label "Miss France" et la Société Miss France ont été vendus à Endemol en 2002.
Elle a assuré avoir le soutien des "trois quarts" des comité régionaux et ne pas craindre de poursuites judiciaires de la société de production, qui lui oppose une clause de non-concurrence.
Côté Endemol, on affirmait samedi soir avoir rallié "15 délégués et correspondants sur 32".
"J’attends encore des retours d’ici lundi. De toute façon, nous serons en mesure d’organiser des sélections dans toutes les régions : je suis inondée de candidatures pour l’organisation", a déclaré à l’AFP Sylvie Tellier, directrice de la Société Miss France.
"J’ai beaucoup d’estime pour Mme de Fontenay. Mais si elle met en place une élection qui concurrence celle de Miss France, il y aura une action juridique", a prévenu Mme Tellier, ex-Miss France 2002.
Endemol a remporté jeudi une première victoire juridique dans la guerre des Miss : un tribunal de Rennes a débouté le dirigeant du comité Ouest, Bernard Pichard, soutien de poids de Mme de Fontenay, dans un référé où il contestait sa mise à l’écart par Endemol d’une soirée "Miss Rennes" le soir même.
Mme de Fontenay a qualifié samedi ce revers de "péripétie" : "Bernard ne m’avait pas informée de ce référé, qui ne pouvait pas marcher."
Elle estime aussi être déliée de la clause de non-concurrence avec Endemol. "La clause de non-concurrence va exploser aux prud’hommes, il sera facile de démontrer qu’ils m’ont acculée à partir", a-t-elle assuré.
En attendant, la septuagénaire jouit de sa popularité. Une file d’attente conséquente s’était formée samedi après-midi dans le centre commercial rennais où elle signait des dédicaces en marge d’un défilé, a constaté l’AFP.
"Je ne rencontre pas une personne qui ne me dit pas qu’elle me soutient. Ca va des passagers du TGV à l’éboueur dans la rue", a-t-elle assuré. "On sent que les gens sont attachés aux valeurs."
La Miss France en titre, Malika Ménard, a confié garder son estime personnelle à son ancienne marraine, tout en déplorant la scission.
"J’ai longtemps espéré une réconciliation (entre les deux parties). Mais là je crois qu’on a atteint un point de rupture", a-t-elle déclaré au téléphone à l’AFP. "Je subis un peu la situation en tant que Miss France en titre", a-t-elle ajouté.
Geneviève de Fontenay, 77 ans, organisait l’élection Miss France depuis 1954, aux côtés de son époux Louis Poirot de Fontenay, puis de leur fils Xavier.
