La société de production Endemol a remporté jeudi à Rennes une manche dans la guerre qui l’oppose à Geneviève de Fontenay pour le juteux contrôle du concours "Miss France".
RENNES (AFP) - La société de production Endemol a remporté jeudi à Rennes une manche dans la guerre qui l’oppose à Geneviève de Fontenay pour le juteux contrôle du concours "Miss France".
Le tribunal de commerce de Rennes lui a donné raison dans un litige avec l’organisateur régional en charge du grand Ouest, lui-même ardent partisan de Mme de Fontenay, figure historique du concours annuel de beauté.
Prononcé dans le cadre d’un référé, le jugement a débouté Bernard Pichard, dirigeant du comité Ouest (Bretagne, Normandie, Pays de Loire, Poitou-Charentes) qui contestait la décision d’Endemol de l’écarter de l’organisation d’une soirée "Miss Rennes" prévue jeudi soir dans un centre commercial.
Dans ses attendus, le tribunal a retenu, en l’absence d’un "contrat-cadre" entre les deux parties, un courrier de l’homme d’affaires annonçant sa décision de "suivre Mme de Fontenay" dans sa fronde contre Endemol.
"C’est l’enterrement de Mme de Fontenay, aujourd’hui", a commenté son avocat, Me Etienne de Mascureau, après la publication du jugement.
L’affaire va permettre à Endemol d’empêcher Bernard Pichard, qui organisait jusqu’à présent une cinquante de concours par an dans l’Ouest, d’utiliser le label "Miss France". Au-delà, cette victoire judiciaire pourra lui servir d’argument pour inciter d’autres comités régionaux à prendre leurs distances avec Mme de Fontenay.
La célèbre dame aux chapeaux, qui, à 77 ans, organisait l’élection Miss France depuis 1954, a coupé les ponts avec Endemol après la publication de photos dénudées de la reine 2009 dans un magazine people, dénonçant une dérive d’image.
Désormais, Endemol veut gérer sans elle la société "Miss France", rachetée en 2002 à la famille de Fontenay. Mais le réseau d’organisation des concours au niveau local et régional dépend traditionnellement du Comité ’"Miss France", la structure associative qu’elle préside.
Selon les derniers chiffres communiqués par Endemol, 14 des 39 délégations régionales ont décidé de quitter Mme de Fontenay depuis sa décision de claquer la porte.
Ces comités organisent traditionnellement tous les concours de beauté, dédicaces et autres événements commerciaux en présence de la Miss France de l’année. Après de multiples étapes locales et régionales se tient la grande finale, retransmise par TF1.
A l’audience, l’avocate d’Endemol a expliqué que le groupe avait contacté tous les comités régionaux pour leur demander de "choisir entre Endemol et Mme de Fontenay", quand celle-ci avait annoncé dans la presse son intention d’organiser des élections concurrentes.
"On leur a proposé de devenir représentants officiels de la société Miss France", a dit Me Emmanuelle Bouretz. "Ceux qui n’acceptent pas ce contrat ne peuvent pas utiliser la marque" ni prétendre à la présence de la Miss 2010 pour leurs concours, sinon cela revient à "vouloir le beurre et l’argent du beurre", a-t-elle ajouté.
La région Ouest est d’autant plus mobilisée pour la compétition 2011 que Miss France 2010, Malika Ménard, 22 ans, est née à Rennes et a concouru sous l’écharpe de "Miss Normandie".
"C’est moi qui l’ai faite", a affirmé Bernard Pichard jeudi, en assurant que ses relations avec la jeune reine de beauté étaient "excellentes".
Désormais, l’homme d’affaires âgé de 63 ans "va être obligé de se passer d’elle" pour les concours de Miss, mais "compte sur la présence de Mme de Fontenay", son amie de 25 ans.
