Jugé pour homicide involontaire, le champion paralympique Oscar Pistorius connaîtra dès demain son sort.
Reconnu coupable d’homicide involontaire sur sa petite amie Reeva Steekamp, Oscar Pistorius ignore encore le sort que lui réserve la justice sud-africaine, qui devrait rendre son verdict mardi 21 octobre. Jeudi 16 octobre lors de l’audience de la cousine de Reeva, il a pu d’ores et déjà entendre la volonté de celle-ci : une peine exemplaire dans un pays où 47 homicides ont lieu chaque jour. De leur côté, les médias internationaux font leur analyse rapporté par 20 Minutes.
Vendredi dernier, le procureur a requis dix ans de prison contre le champion paralympique alors que la défense a plaidé pour une peine de substitution sous forme d’un travail d’intérêt général. L’avocat d’Oscar Pistorius a démontré que les remords de son client sont sincères, ajoutant qu’"aucune punition ne peut être pire que ce qu’il a traversé depuis 18 mois... On l’a dénigré au point de faire de lui un tueur fou, un tueur de sang froid, et un tas de choses horribles".
Mais ce qui choque l’opinion, c’est le fait que Pistorius ait tiré, non pas une seule fois, mais quatre fois sur sa petite amie. Ce qui heurte davantage est le fait que l’expertise ait démontré que la première balle n’a pas tué Reeva et que celle-ci était encore consciente après ce premier coup de feu. La juge Thokozile Masipa, qui dirige ce procès depuis sept mois, aura ainsi la lourde tâche d’impartialité. Sur quel réquisitoire penchera-t-elle ? Suivra-t-elle le raisonnement du redoutable procureur Gerrie Nel ou aura-t-elle été sensible aux arguments de Barry Roux ? Autant de questionnements tournent autour de cette affaire, d’autant plus que la juge s’est montrée impénétrable depuis le début du procès.
Si l’heure est aux doutes pour la juge, de son côté, le procureur de la Couronne, Gerrie Nel, martèle qu’"Il s’agit d’une affaire grave. La négligence confine à l’intention. Dix ans, c’est le minimum". Qualifiant la proposition de la défense - une peine "utile à la société"- de "suggestion choquante et inappropriée", le procureur a insisté : "La punition doit refléter le caractère sacré de la vie humaine [...] Reeva a eu une mort horrible, elle était innocente".
A l’heure d’aujourd’hui, le monde entier a les yeux rivés sur la justice sud-africaine. Les juristes sud-africains s’attendent à ce que la défense ou l’accusation fassent appel, si la sentence est jugée trop dure, ou au contraire trop laxiste. Ce qui relancerait le feuilleton Pistorius pour plusieurs mois.