Vendredi dernier, Ricardo Abdahllah - correspondant à Paris du journal colombien ’El Espectador’ – a tourné une vidéo qui a créé beaucoup de vagues. L’homme se confie à Libération.
La scène se déroule dans un campement de migrants à Paris. "J’entends une dame qui parle très fort. Elle dit des choses en arabe en mélangeant des mots d’anglais. Elle est voilée", raconte le journaliste en premier lieu. Cette femme voilée avait une poussette avec un enfant, et elle parlait au téléphone avec une personne se trouvant à l’intérieur du campement. Elle aurait quelques documents et affaires à y récupérer.
Un premier accrochage survient quand un policier a commencé à donner des coups de pied aux roues de la poussette. Ses collègues lui disent alors de se calmer. Quelques minutes après, la dame voilée continue de crier fort. "Je décide alors de filmer avec mon appareil photo. La dame s’adresse à une policière qui lui répond en anglais. A ce moment-là, un deuxième policier s’avance et la pousse violemment en hurlant "casse-toi", "dégage", "ici, c’est moi qui commande"". La femme voilée continue de crier alors que le policier qui avait donné le coup de pied à la poussette se met à rigoler avec un collègue. La dame à la poussette "tend son passeport à la policière qui parle anglais. Cette dernière lui dit : "I’m sorry, I can’t do anything" ("Je suis désolée je ne peux rien faire").
Ensuite, la femme voilée a disparu lorsqu’un bus chargé de migrants est sorti du campement. "J’ai perdu de vue la personne que j’avais filmée pendant près de deux minutes", avoue Ricardo Abdahllah à Libération.