L’alambic itinérant d’un des derniers bouilleurs de cru d’Armagnac

C’est 20 Minutes qui rapporte l’anecdote. Il s’agit de Marc Saint-Martin, bouilleur de cru itinérant, un des trois derniers en Armagnac. Il s’occupe d’installer son alambic centenaire chez les vignerons pour patiemment transformer leurs vins en alcool.

Un alambic d’occasion coûte entre 30 à 50.000 euros et plus de 200.000 pour les derniers modèles neufs avec chaufferie au gaz naturel.

C’est dans ce cadre que Marc Saint-Martin, vigneron et lui-même producteur d’Armagnac à Réans (Gers), est invité chaque année pour distiller le vin produit de producteurs de vignoble.

A base de cépages ugni blanc, colombard, folle blanche et baco 22A, unique cépage hybride autorisé en AOC, le raisin fermenté devenu un vin faisant rarement plus de 10 degrés d’alcool est ainsi chauffé dans l’alambic pour n’en garder que la partie alcoolique aromatique.

Dans le château de Ravignan où Marc Saint-Martin a été appelé, il faut plus de deux jours et demi de présence au pour distiller en continu les 260 hectolitres de vin produits, l’alambic ayant une capacité de quelque 100 hectolitres par jour.

En continue, l’équipe de distillateurs alimente sans interruption la chaufferie à bois et optimise en permanence le débit de vin dans la cuve à alambic afin d’avoir un alcool blanc à 53 degrés, le cahier des charges de l’appellation Armagnac imposant un taux supérieur à 52 degrés.

La distillation est un moment cruciale pour le vigneron. C’est l’étape finale avant d’enfermer pour de longues années le tout jeune Armagnac en barriques de 400 litres.

"On peut vendre un Armagnac après trois ans de vieillissement mais nous le conservons de dix à douze ans dans des fûts de chêne issus également de notre propriété", souligne Anne-Laurence Boubée de Gramont, œnologue et membre de la famille. "Et une fois mis en bouteille, ce n’est pas comme un vin, l’Armagnac n’évolue plus et il va garder les caractéristiques de sa date d’embouteillage", continue-t-il.