Malgré cette découverte de scientifique de Toulouse, l’exploitation de l’or n’en profitera pas immédiatement.
"Sous nos pieds, nous avons de l’or, un milligramme par tonne, impossible à extraire avec les moyens actuels pour que ce soit rentable. Il faut un gramme par tonne pour que cela devienne un gisement. Or, c’est le métal le plus inerte qui soit et le processus de concentration a toujours été difficile à comprendre, car il n’est pas transportable par les fluides géologiques présents dans la croûte terrestre", rappelle Gleb Pokrovski, directeur de recherche CNRS au laboratoire Géosciences environnement, l’un des chercheurs à Toulouse.
Cette découverte d’une forme de soufre, par des chercheurs de Toulouse, appelée l’ion trisulfure, a conduit à la compréhension de la formation des gisements d’or. Ce S3 (-), son symbole chimique, transporte et dépose l’or lorsqu’il est dans des conditions semblables à celles de la croûte terrestre, c’est-à-dire de 300° à 800 °C et une pression atmosphérique équivalent à celle rencontrées à 7 km sous la surface.
Depuis leur laboratoire, ces scientifiques de Toulouse ont ainsi réussi à améliorer la solubilité de l’or grâce à ce fluide. "Mais d’ici à trouver des applications, il y a encore un long chemin. Pour extraire ce minerai, il est difficile de faire des cocottes-minute à ciel ouvert", précise Gleb Pokrovski.
Ce chercheur avance toutefois que cette découverte permet tout de même de penser que les gisements sont plus nombreux que l’on ne pense, rappelant que seulement 1/10 millionième de l’or sur terre est exploité.