Lors d’une conférence de presse organisée mardi, la candidate du RN Marine Le Pen a décidé de choisir elle-même les médias accrédités pour sa campagne. Un choix qu’elle assume complètement.
Interrogée sur les rapports parfois houleux entre son parti et la presse, Marine Le Pen a fait des révélations-chocs ce mardi. La candidate du RN à la présidentielle a en effet assumé marginaliser les journalistes de l’émission Quotidien qu’elle accuse de faire du "divertissement" et non de "l’information". "C’est moi qui décide et j’assume. J’ai décidé il y a plusieurs années de ça, que Quotidien était une émission de divertissement et que je n’avais pas à les accréditer", a-t-elle lâché sur les propos repris par BFMTV en assurant qu’elle n’avait aucun problème avec les autres médias. Elle est allée plus loin en parlant de l’émission de TMC comme "un amuseur, parfois très drôle d’ailleurs, c’est une émission de divertissement", a-t-elle déclaré.
Après la sortie de Marine Le Pen ce 12 avril, l’opposition pro-Macron a aussitôt réagi pour fustiger la candidate du Rassemblement national. Christophe Castaner a déclaré qu’après ces révélations, c’est la "liberté d’expression" qui est touchée. En déplacement ce mardi soir à Strasbourg, son rival au second tour, Emmanuel Macron a également critiqué ce choix de la candidate de l’extrême droite. "Elle fait la même chose qu’on fait aujourd’hui en Hongrie : réduire et dégrader les droits", a lâché le président sortant.
Par le passé, Marine Le Pen a déjà connu un passif émaillé de tensions entre le RN et la presse. C’est le cas notamment en décembre 2021 après que le média Mayotte Hebdo a protesté contre l’interdiction faite par son parti à un de ses journalistes de continuer à suivre la campagne de la candidate sur l’île. En 2017, lors de la précédente campagne, deux membres du service de sécurité de la candidate du RN ont violemment expulsé Paul Larrouturou, alors journaliste de l’émission Quotidien au Salon des entrepreneurs. Et pour cause : il a interrogé Marine Le Pen sur l’emploi fictif supposé de son garde du corps.
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