Le dimanche 24 avril, aux alentours de minuit, à Paris, un contrôle de police a mal tourné. Dans le véhicule concerné, le conducteur aurait refusé d’obtempérer avec violence. Un des policiers, d’origine réunionnaise, se serait vu contraint d’ouvrir le feu, faisant deux morts et un blessé dans le véhicule. La légitime défense n’a pas été retenue par le tribunal en charge de l’enquête. Une décision injuste aux yeux des syndicats de police qui apportent leur soutien au Réunionnais.
Le policier de 24 ans à l’origine des coups de feu ayant entraîné la mort de deux hommes risque jusqu’à 30 ans de prison. Il a, notamment, l’interdiction de quitter le territoire "sauf exception" et celle d’exercer en tant que gardien de la paix.
Pour rappel, le jeune homme a été mis en examen pour pour "homicide volontaire," "violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et pour "violences volontaires aggravées par personne dépositaire de l’autorité publique ."
Selon Idriss Rangassamy, secrétaire départemental du syndicat Alliance Police nationale 974, le jeune homme, originaire du Sud de l’île, est fonctionnaire depuis un peu plus de deux ans. Il explique que le jeune âge du policier et son entrée en fonction récente ne pourraient justifier un éventuel manque d’expérience : "C’est quand même quelqu’un d’expérimenté. Il est investi et professionnel. Il n’y a pas si longtemps, alors qu’une femme était en train de se noyer dans la Seine, il a sauté dans l’eau et a sauvé une vie." Pour cet acte de bravoure, le policier doit en effet être décoré.
"Il est très affecté, psychologiquement. Pour lui, il a fait son travail et sauvé sa vie, ainsi que celle de ses collègues. Son major a failli être percuté par le véhicule et sa collègue s’est fait traîner en ouvrant la portière. Il a sorti son arme pour protéger aussi les passants qui auraient pu être percutés par ce véhicule fou", rapporte-t-il.
Dans le cadre de cette affaire, les syndicats de police réunionnais apportent, en effet, leur soutien au policier, aussi bien matériel que moral. Ils déplorent d’ailleurs le manque de considération accordé aux gardiens de la paix. "Lorsqu’un collègue est décédé, il a droit aux honneurs de la nation et est décoré à titre posthume. Mais, quand le collègue est vivant, voyez dans quelle situation il se retrouve", dénonce Edwige Guesneux, secrétaire départementale du syndicat Unité SGP Police.
"Pour nous, il y a légitime défense. Face à un véhicule, il n’y a pas d’autres moyens que d’utiliser son arme", fait savoir Idriss Rangassamy . Selon lui, le tribunal occulterait "le côté humain et fort d’une action de police à l’instant T."
Le lundi 2 mai, en soutien au Réunionnais et afin de faire savoir leur mécontentement face à la décision du tribunal, une mobilisation organisée par les syndicats Alliance et UNSA Police aura lieu devant le tribunal de Paris.