Vieillir fait mal quand le temps commence à nous rattraper. De plus, la société dans laquelle nous vivons cultive des valeurs liées à la jeunesse. « Place aux jeunes », c’est ce qu’on entend à longueur de journée. Alors quand nous entamons nos trente ans, ces mots sonnent faux à nos oreilles. Nous ne nous sentons plus jeunes. Nous vieillissons !
Rares sont celles d’entre nous qui n’essaient pas de rendre moins visible le passage du temps. Le sociologue François de Singly dit « nous sommes tous soumis à une logique de performance … Ainsi, la minceur, plus que l’absence de rides, est synonyme de jeunesse. Si je suis mince, je suis actif ; si je suis actif, c’est que je suis dans la course, j’ai un avenir, je ne suis donc pas vieux ».
Le spectre de la maladie, de la précarité matérielle et affective contribuent à nous faire appréhender la vieillesse comme une épreuve à surmonter. Et pourtant, elle devrait être comme une saison à savourer. Vieillir, ça se prépare. Nous devons effacer de notre tête ce culte de jeunisme de notre culture. Passé le cap des trente ans, nous sommes des personnes responsables. Capables de concrétiser nos projets et nos désirs. En acceptant de vieillir nous nous assumons et c’est ce qui nous permet de rester un bon vivant.
Nous devons nous poser la question : comment voulons nous vieillir ? Selon la projection de nos parents ou différemment. Ce travail sur soi est essentiel pour résoudre les conflits intérieurs. Selon la psychanalyste Catherine Bergeret-Amselek « s’approprier sa vieillesse de manière à ce qu’elle ne soit pas vécue comme une inquiétante étrangeté, mais au contraire, qu’elle s’inscrive dans un sentiment continu d’exister. Prévoir en amont, dans un coin de sa tête, comment nous aimerons vieillir prépare le terrain et ouvre des portes ». Ainsi, plus nous avons de centres d’intérêt qui nourrissent notre intérieure psychique, plus nous écartons les risques d’effondrement de soi liés aux contraintes de l’âge.
A 30 ans, nous vivons la plus formidable des expériences : une spectaculaire montée de libido ! Certes, nous ne faisons plus la fête comme les jeunettes, toujours debout à 2h du mat ! Mais nous sommes soudain remplis d’hormones, nous nous sentons voluptueuses, désirées … par des hommes plus jeunes ! Nous nous flattons alors de ce changement qui s’opère sur notre corps et en profitons au maximum.
Vieillir est un travail de mémorisation et de construction : nos souvenirs, notre histoire, nos qualités, nos talents, nos désirs, nos regrets, … Ce sont nos richesses. Il ne faut pas perdre notre temps à envier les autres. Même si « l’herbe est toujours plus verte ailleurs ». Car notre entourage peut avoir des préjugés sur nous, quant à notre âge. La réalité est qu’il a plus peur de son propre vieillesse que de la nôtre.
Quelques bonnes raisons de vieillir, et pour passer cette crise de la trentaine :
· Notre avis est pris en compte … enfin, ce n’est pas trop tôt !
· Notre salaire a tendance à augmenter … !
· Nous gagnons en expérience … dans tous les domaines.
· On ne nous demande plus ce qu’on veut faire quand on sera grand.
Bref, quelque soit notre âge, il existe toujours une partie de nous qui ne vieillit pas. Dans notre âme et dans nos rêves, nous sommes toujours jeunes. Pas la peine de se lamenter, dites-vous que vous n’avez qu’une seule journée de plus que la veille.