Le gourou pédophile Juliano Verbard, évadé par hélicoptère de la prison de Domenjod, a été arrêté vers 19h00. En Métropole, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre. C’est notamment Yves Jégo qui en a fait l’annonce officielle. La Réunion, comme la France étaient tenues en haleine par cette évasion spectaculaire.
Le secrétaire d’Etat à l’Outremer Yves Jégo s’est réjoui dans un communiqué « du travail remarquable des forces de police et de gendarmerie de l’île de la Réunion qui ont permis l’arrestation de Juliano Verbard.
Juliano Verbard, 27 ans s’était évadé par hélicoptère le 27 avril en compagnie de deux complices de la prison de Domenjod de Saint-Denis. Il y purgeait une peine de quinze ans de réclusion pour les viols et des agressions sexuelles sur deux enfants dont les parents appartenaient à sa secte, en 2003.
Il devait aussi comparaître aux assises avant la fin de l’année pour l’enlèvement et la séquestration, en août 2007, d’un enfant de 12 ans le .
Trois complices avaient braqué des armes sur le pilote et le mécanicien d’un hélicoptère pour les contraindre à se poser dans la cour de la prison qui n’était pas protégée par des filins anti-évasion.
Une fois les détenus récupérés, l’hélicoptère les avait déposés près d’un site où les attendait une fourgonnette blanche.
L’arrestation du gourou Verbard qui était en compagnie des deux autres évadés et de cinq autres complices présumés, s’est déroulée à 18h30, sans violence.
L’opération, a été menée par la section de recherches de la gendarmerie et de cinquante autres militaires.
Des centaines de badauds se sont rassemblés dans le quartier du Moufia, une cité des hauts de Saint-Denis. Celle-ci est proche de l’université.
Un périmètre a été sécurisé autour d’un immeuble de deux étages occupé par les gendarmes et des policiers encagoulés et protégés par des gilets pare-balles.
L’opération a été menée sans violence sous les cris de la foule qui s’en prenait à la fois au gourou pédophile et aux forces de sécurité qui interdisaient l’accès aux logements.
Rappel des faits :
Il y a 9 jours, petit lys d’amour s’est évadé à la façon d’une figure du grand banditisme. Par la voie des airs. Gourou d’un mouvement sectaire, déjà condamné et mis en examen dans plusieurs affaires criminelles, Juliano Verbard, s’est enfui de la prison de Domenjod par hélicoptère, avec deux de ses codétenus et complices.
L’opération avait été organisée avec minutie par trois autres hommes, qui ont braqué l’équipage de l’engin, réservé pour une balade touristique, en le contraignant à se poser dans la cour de l’établissement pénitentiaire.
L’hélicoptère les a ensuite déposés près d’une fourgonnette blanche, avec laquelle ils ont pris la fuite. Sur l’île où chacun a encore en mémoire le rapt du petit Alexandre, il y a deux ans, la traque des fugitifs a mobilisé toutes les forces de gendarmerie et de police.
Détenu à la prison du Pont, Juliano Verbard avait été transféré à Domenjod le 9 février dernier. La cour de cet établissement ultramoderne, inauguré en décembre dernier, ne disposait pas de filin anti-hélicoptère.
« L’administration pénitentiaire a estimé qu’il ne pouvait pas se produire d’évasion de ce type sur une île », a déploré un fonctionnaire. « Le personnel est dégoûté. On est la risée de tous », s’était indigné Rémy Butor, secrétaire du syndicat de gardiens Ufap.
Le préfet avait sollicité la pose immédiate de cette protection. Juliano Verbard n’en était pas à son premier essai. Le gourou avait déjà tenté de s’évader en 2003, alors qu’il était incarcéré dans la première affaire de viols sur mineurs pour laquelle il a été condamné à quinze ans de prison.
L’enlèvement du jeune Alexandre avait révélé que ce dangereux gourou, que les experts psychiatres décrivent comme simulateur et dominateur, disposait de nombreux soutiens dans l’île.
Un soutien Fondé sur des familles d’adeptes inconditionnels et de nombreuses planques, c’est ce réseau qui a compliqué les recherches.