Le Secrétaire Départemental de l’UMP Réunion était l’invité de l’émission Face à L’Info ce samedi 19 novembre. Pour Yves Ferrière, il n’y pas matière à polémique, les mésententes entre le Président de la Région Didier Robert et le Maire du Tampon Paulet Payet qui s’étalent à la Une de la presse ne révèlent pas un malaise au sein du parti. Après avoir assuré qu’il n’y a aucune différence entre Objectif Réunion et l’UMP, Yves Ferrière a réaffirmé son entier soutien au Président de la République. Il se dit d’ailleurs en accord avec le Gouvernement au sujet de la mise en place d’heures de travail obligatoire pour les titulaires du RSA.
Cette semaine était celle de l’engagement pour l’UMP ? Quel engagement ?
Yves Ferrière : l’engagement c’est de dire aux Réunionnais de s’informer, de leur expliquer ce que notre Président de la République Nicolas Sarkozy fait ici à la Réunion.
Donc ce n’est pas vraiment l’engagement, c’est plutôt une mise au point, une explication ?
Yves Ferrière : Moi je ne veux pas dire "Voilà ce qu’il a promis". C’est un engagement fort ici pour la Réunion.
Etes vous le seul à l’UMP à organiser cette semaine ?
Yves Ferrière : Pas du tout. D’abord, l’UMP c’est 6000 adhérents à la Réunion, deux sénateurs Michel Fontaine et Jacqueline Farreyrol, Didier Robert, le Président de Région, René-Paul Victoria, député et nous avons également trois Maires. L’UMP c’est surtout nos adhérents qui vont aller sur le terrain pour informer la population.
Quelle est la différence entre Objectif Réunion et l’UMP ?
Yves Ferrière : Je ne vois pas la différence. Il n’y a pas de différence entre le mouvement populaire et Objectif Réunion.
Le terme UMP est-il un mot tabou à la Réunion ?
Yves Ferrière : Pas du tout. Le Mouvement populaire, le mot populaire est un mot magnifique, beau et qui ressemble aux Réunionnais.
On sait que Jean Simonetti, le délégué national de l’UMP à l’Outre-Mer et les élus locaux, de la Droite notamment, ne sont pas forcément d’accord sur la nomination des candidats des différentes élections. Alors Mr ferrière, est-ce Paris qui commande ou est-ce le contraire ?
Yves Ferrière : Je le dis aux Réunionnais : non. Paris nous donne des objectif. Mais c’est ici, à la Réunion, c’est nous qui prenons les décisions. Paris ne s’est jamais immiscé dans nos décisions. Tout ce qu’ils nous disent : prouver qu’à la Réunion, nous sommes derrière le Président de la République, montrer que les Réunionnais savent construire leur avenir.
Pourtant Jean-Paul Virapoullé s’est opposé à Jean Simonetti lors des élections régionales et Didier Robert lui-même s’est opposé à Jean Simonetti pour les cantonales.
Yves Ferrière : Non, pas du tout. Le débat au mouvement populaire, ça existe. C’est ça la famille politique. Ensemble, en comité départemental, nous avons approuvé ce que Didier Robert a voulu. Mais il faut qu’il y ait débat.
Nicolas Sarkozy, c’est pour vous le meilleur candidat, autrement dit, vous êtes d’accord avec l’ensemble de ses mesures annoncées pour l’Outre-Mer ?
Yves Ferrière : Nicolas Sarkozy, pourquoi il est le meilleur candidat ? Voilà un Président qui tous les jours est dans la crise, comme un sportif, il le fait tous les jours, il est sur tous les fronts. Hier soir encore, parce que les employés de Peugeot Automobile risquent d’être licenciés, Nicolas Sarkozy a convoqué le président de l’entreprise en lui disant que ce n’est pas possible. Il est sur tous les fronts.
Etes-vous d’accord avec toutes ses mesures pour l’Outre-Mer ?
Yves Ferrière : Non pas tout à fait, pas sur l’ensemble. Par exemple, lorsque au niveau de la santé, on dit que on ne va plus prendre en charge ceux qui souffrent de l’hypertension artérielle, moi je dis non. Ici, à la Réunion, au niveau des diabétiques, et ils sont très nombreux, nous allons discuter et le 24 nous allons faire des propositions.
Les 7 heures de travail par semaine pour toucher le RSA. Vous êtes pour que cette expérimentation soit menée à la Réunion ?
Yves Ferrière : Tout à fait. Et j’invite le Conseil Général à faire en sorte que nous soyons le département test. Je dirais aussi aux bénéficiaires du RSA, aucun pays au monde ne participe à la solidarité. Nous sommes le seul pays où on lutte contre la pauvreté. Je leur dis également qu’une heure de travail par jour, c’est ça la dignité.
La dignité, ce n’est pas plutôt des contrats de 26 heures, des contrats à plein temps ?
Yves Ferrière : Ce serait de la démagogie de dire, nous allons vous offrir des contrats à plein temps.
Si cette mesure est applicable, pourquoi ne pas l’avoir fait avant, quand on sait que l’on promet à 70 000 personnes à la Réunion qu’elles vont pouvoir bénéficier de sept heures de travail ? Ce n’était pas possible plus tôt ? Cette mesure est-elle réellement applicable ?
Yves Ferrière : Rien n’est jamais trop tard ? Tout n’est pas parfait, tous les jours nous construisons. Il ne faut pas dire "pourquoi on l’a pas fait avant". Là encore, le Président dit "que peut-on faire pour la dignité ?Allons leur donner sept heures de travail". Je le dis aussi, si on nous demande 35 heures, ce n’est pas possible.
Quand le public est soumis à une première journée de carences et le privé voit son délai de carence porté à 4 jours, est-ce un traitement équitable selon vous ?
Yves Ferrière : je dis que c’est un effort qu’on demande. je dis aux fonctionnaires que ce n’est pas une punition que de participer à l’effort une journée. Est-ce un traitement équitable ? je pense que oui. Je dirais que c’est un effort partagé.
Le coup de rabot sur les niches fiscales en Outre-Mer est porté de 10 à 15%. La suppression annoncée de l’abbatement de 30% sur le bénéfice imposable des entreprises et la fin de la loi Scellier en 2013. Vous êtes également favorable à ces mesures ?
Yves Ferrière : J’y suis favorable et je le dis. La loi Scellier va disparaître en 2013. Nous sommes en 2011. Allons faire tout notre possible pour qu’en 2013 on puisse construire un maximum. ce n’est pas simplement parce qu’on enlève une défiscalisation. Est-ce que le Réunionnais en profite vraiment ?
Pourtant, le Medef n’a pas du tout la même position que vous. Le Medef lance un appel aux députés et aux élus de la Réunion pour alerter Paris sur les risques que font peser ces mesures sur le développement économique de l’île. Vous estimez que le Medef est trop alarmiste ?
Yves Ferrière : Le Medef est dans son rôle. Je demande au Medef d’être les entrepreneurs que nous sommes. C’est vers cela qu’il faut aller. Aujourd’hui, le président de la République n’a pas enlevé la défiscalisation sur le logement social parce que les Réunionnais en ont besoin. Et donc, à nous Réunionnais d’être des entrepreneurs.
Cette mesure n’aggrave-t-elle pas la crise du BTP ?
Yves Ferrière : Absolument pas. Et je vous dirais qu’aujourd’hui, ce que fait Didier Robert à la Région : 300 à 400 millions d’euros en 2012 seront injectés dans ce secteur. Je dis au BTP : il va y avoir du travail pour vous. On y pense et c’est ici à la Réunion,s ans tendre la main à l’Etat, c’est ici que nous allons trouver des solutions.
Dans ce contexte économique difficile, la Droite regrette-t-elle son poste de député ?
Yves Ferrière : Pas du tout. le contexte est difficile. Nous ici, on se bat sur tous les terrains.
Un poste en moins, ce n’est pas si grave que ça ?
Yves Ferrière : Nous sommes à six mois des élections. Allons travailler demain pour les Réunionnais. Victorin Lurel, qui représente l’Outre-mer de François Hollande, son numéro de siège c’est le 505. A chaque fois, c’est vide à l’Assemblée Nationale. Il n’a pas été là pour débattre sur le budget de l’Outre-Mer.
Aujourd’hui, le mot d’ordre, c’est la rigueur, faire des économies ?
Yves Ferrière : Il y a une crise, sans précédent. Aujourd’hui, je dis aux Réunionnais : il y a un cyclone mais la période cyclonique ne dure pas toute l’année. Elle ne dure pas trois ans. Il y a une période de rigueur. Nous Réunionnais devons participer à l’effort comme tous les Français mais après, il y aura la lumière.
Quand votre commune attribue à son Directeur Général des services 50 00 euros de prime et des primes allant de 20 000/25 000 euros à 5 attachés territoriaux. ça fait tout de même près de 170 mille euros. On peut dire que Sainte Marie ne connait pas la crise ?
Yves Ferrière : Sainte-Marie connaît la crise comme toutes les communes. C’est de la démagogie. Il y a la loi. Moi j’aimerais qu’on étende cela aux 900 autres salariés mais la loi ne le permet pas.
Pourtant, ce décret n’est pas obligatoire et vous avez attribué la prime maximale à ces attachés territoriaux.
Yves Ferrière : Nous n’avons pas attribué la prime. Nous avons voté une délibération dans la tranche maximale. Ensuite, le Maire jean-Louis Lagourgue, comme chaque année, il verra les conditions financières de la Mairie. Faut-il se dire, j’ai la possibilité de donner cett prime à six personnes mais je me l’interdis, alors même qu’on parle de pouvoir d’achat ?
Richard Nirlo qui s’est lancé dans la bataille des cantonales sous l’impulsion de Jean Louis Lagourgue et pas vous. Vous n’avez pas apprécié. Est-ce de l’histoire ancienne ?
Yves Ferrière : Oui, c’est de l’histoire très ancienne. J’aurais voulu être candidat, je ne le cache pas. Mais aujourd’hui, je pense que les choses ne doivent pas s’arrêter à ma personne. Jean-Louis Lagourgue fait un travail à la Mairie, Richard Nirlo le fait au Conseil Général et à la Région, Moi je travaille pour le mouvement populaire.
Pour conclure, un mot sur cette tension qui anime le Tampon, entre Paulet Payet et Didier Robert. Comment expliquez ce différend ?
Yves Ferrière : Il peut y avoir des bas mais c’est une famille politique. C’est comme dans ma famille, chez moi avec mes enfants, c’est à l’intérieur que ça se fait. On ne va pas sur la place publique, c’est triste. Moi je suis très triste d’entendre cela. Je leur dis allons construire ensemble, allons vers la Réunion qui gagne. Je connais très bien Didier Robert, c’est un homme de coeur. Paulet Payert, c’est un homme qui est très bien, qui a d’énormes qualités. Allons travailler pour le Tampon, pour la Réunion.