Battue, violée par un conjoint qui l’a fait endurer un cauchemar durant des mois, Angelica, une mère de famille de 29 ans, a choisi de raconter son histoire pour encourager les autres femmes violentées à parler.
Les coups, les injures répétées, les menaces proférées devant ses enfants : c’est un chapitre clos pour Angelica Villendeuil. Âgée de 29 ans, cette mère de famille tente aujourd’hui de se reconstruire après avoir subi durant des mois les violences physiques et verbales commises par son ancien conjoint.
En 2006, la Portoise, alors mère de trois enfants et enceinte du quatrième, se marie. Tout va bien et cette vie de couple convient à Angelica. Mais le décès de son petit Jérémy quatre ans, terrassé par une méningite, bouscule complètement le quotidien de la famille.
Si Angelica accepte l’accompagnement psychologique qui lui est proposé, son époux, lui, refuse catégoriquement cette main tendue, allant même jusqu’à reprocher à Angelica de s’être confiée à un spécialiste de la santé mentale.
La première claque tombe, et les premières excuses sont présentées. Mais malgré les regrets exprimés, les coups continuent de pleuvoir. Les violences se répètent jusqu’à devenir quotidiennes. Gifles, bousculades, coups de pied : Angelica essuie chaque jour les coups de son mari qui n’hésitera d’ailleurs pas à s’en prendre aux enfants par la suite.
Le cauchemar dure ainsi des mois. Angelica assure que les plaintes déposées ne sont pas prises en compte. Les semaines passent et arrivent les coups de trop ; ceux qui plongent Angelica dans le coma.
Transférée à l’hôpital, la mère de famille, enceinte de son quatrième enfant est maintenue à la vie grâce aux machines durant un mois. Devant son état grave, l’équipe médicale décide de pratiquer une césarienne. Une opération chirurgicale délicate, sans laquelle sa petite fille n’aurait pas survécu.
Cet événement crée un électrochoc chez Angelica qui réalise qu’elle doit à tout prix s’échapper des griffes de son bourreau, pour elle et pour ses enfants. Angelica se réfugie alors chez sa mère mais son mari continue de la harceler.
N’acceptant pas la rupture, l’homme emmène le bébé et le dépose au milieux des sacs d’ordures, à proximité d’une grande surface. C’est une habitante du Port qui découvrira avec horreur le nourrisson et le remettra aux autorités.
Jugé, condamné à purger une peine de prison ferme, le père et conjoint violent est incarcéré. Depuis, Angelica vit, ou plutôt survit. Si elle a refait sa vie avec un autre homme, la mère de famille a encore du mal à supporter la présence d’un homme à son domicile.
La parole se libère difficilement mais elle constitue la première étape pour se sortir de la spirale de la violence. Angelica, dont le corps porte toujours les marques de la violence conjugale, a tenu à livrer son récit, pour se libérer d’un poids mais aussi et surtout afin d’encourager les autres femmes qui comme elle, sont victimes de la violence de leur conjoint.