Le 2 août 2010 est une date historique pour la Réunion : ce jour marque le classement des Pitons, cirques et remparts de l’île au Patrimoine Mondial de l’humanité de l’Unesco. Mondialement reconnus, ces sites d’exception ont dorénavant un rayonnement international, à préserver. Deux mois après cette annonce, l’euphorie est retombée mais la concentration sur la mise en place de projets reste de mise. Une réflexion commune est également engagée pour l’avenir.
La Réunion affiche depuis deux mois maintenant un rayonnement international : l’Unesco a reconnu que l’ensemble des pitons, cirques et remparts créent "un paysage spectaculaire et contribuent significativement à la conservation de la biodiversité terrestre des Mascareignes". Pour rappel : le périmètre retenu par l’Unesco "Pitons, cirques et remparts "correspond à celui du parc national de la Réunion, créé en 2007. Au total, 40 % de la surface de la Réunion est classée au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco. "Le Bien inscrit (105 838 hectares, soit un peu plus de 40 % de la surface de l’île) correspond au coeur du parc national". Sans oublier : "le Piton d’Anchaing dans le cirque de Salazie, le Piton de Sucre et la Chapelle dans le cirque de Cilaos, la Grande Chaloupe au nord et Mare Longue dans le sud".
Dimanche 2 août 2010, la décision a été prise à Brasilia par le Comité du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture réuni pour la 34e session. Sur place, la délégation réunionnaise a laissé exploser sa joie au moment de l’annonce du classement et ce, au rythme du maloya. Les richesses naturelles de la Réunion ont littéralement séduit les 21 membres du Comité de l’Unesco puisque l’île a été classée au Patrimoine mondial de l’humanité, à l’unanimité !
La Réunion est alors devenue une star sur le Net : après Albi, le classement de la Réunion au Patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco n’est pas passé inaperçu sur la toile. Les médias nationaux ont mis en lumière la richesse des trésors naturels réunionnais (cf
: "la Réunion star du Net").
Surnommée "l’île à grand spectacle", la Réunion tire sa réputation du caractère exceptionnel de ses paysages dominés par ses deux massifs volcaniques et les trois cirques grandioses qui ont justifié sa candidature. Mais aujourd’hui, il est l’heure de préparer l’île à accueillir entre 10 à 15% de touristes supplémentaires dans les meilleures conditions, tout en préservant la nature luxuriante de l’île.
Deux mois après le classement de la Réunion au patrimoine mondial de l’humanité, quelles sont les conséquences de ce prestigieux label au milieu des Pitons, Cirques et Remparts ? Quels sont les projets prioritaires pour accueillir les touristes tout en préservant ces sites d’exception ? L’implantation de poubelles au milieu de la nature est-elle une solution pour pallier à la problématique des déchets abandonnés ?
En premier lieu, il faut savoir que le label Unesco n’apporte pas de réglementation spécifique. Le parc national de la Réunion doit avant tout garantir l’intégrité du bien, en veillant au respect de la réglementation en vigueur.
Le Parc national et ses partenaires doivent valoriser la somme de connaissances scientifiques acquises au cours de l’élaboration du dossier de candidature - soit plus de mille pages -, pour enrichir les actions pédagogiques et les produits touristiques. Une fois encore, il n’y a pas de double réglementation, les maires restent les seuls à pouvoir décider des mesures à prendre dans les zones classées.
Olivier Robinet, le directeur du Parc National de la Réunion explique clairement que le défi à relever est de "préserver le patrimoine et les 230 espèces endémiques de la Réunion". En ce sens, "un Plan de lutte contre les espèces exotiques envahissantes a été édité". Il s’agit de sauver les espèces uniques qui enrichissent le département.
Par ailleurs, il faut savoir que l’ONF n’installera "aucune poubelle supplémentaire" dans les sites classés et ce, malgré les déchets trop souvent abandonnés dans la nature. Cette décision répond à un souci de préservation car "les poubelles attirent les rats", qui menacent les espèces endémiques recensées sur le territoire. La solution s’articule autour de la sensibilisation de la population et des touristes : les bons réflexes doivent être l’affaire de tous pour préserver l’environnement et les sites d’exception de l’île.
Devenue perle du Patrimoine au rang mondial, la Réunion s’apprête à accueillir 10 à 15% de touristes supplémentaires et pour répondre aux besoins de préservation des milieux naturels, le président de la Région Didier Robert a d’ores et déjà annoncé " la création de 10 000 emplois verts" avec pour objectif - entre autres -, la gestion des sentiers au milieu des cirques. De plus, un budget d’aide aux structures hôtelières a été voté à hauteur de 3 millions d’euros par la Région.
Pascal Viroleau - directeur de lIRT- explique qu’un "travail de concertation est en cours en ce qui concerne la formation de professionnels du tourisme". Plus précisément pour les guides puisqu’il s’agit de renforcer la qualification par rapport aux connaissances propres aux sites classés, les Pitons, cirques et remparts de la Réunion. L’IRT souhaite également "développer les produits autour du Label Unesco", via la mise en place de circuits touristiques des sites classés à l’Unesco dans la zone Océan Indien. Lors du Salon Top Résa à Paris, Pascal Viroleau a également pu constater "l’engouement développé pour la Réunion au niveau l’international". L’intérêt touristique de l’île se renforce et cela ne passe pas inaperçu.
L’heure est aujourd’hui à la réflexion que ce soit pour le Parc National de la Réunion, comme pour l’IRT ou bien encore la Région et les communes car le classement de la Réunion au patrimoine mondial de l’Unesco représente un véritable défi à relever puisqu’en 2013, il faudra rendre des comptes pour garder ce prestigieux label.