En dépit de l’interdiction d’accès au chantier de la route des Tamarins, ils sont des centaines, voire des milliers à emprunter quotidiennement le dernier ruban d’asphalte réunionnais. Paradoxalement, et malgré la dangereuse cohabitation avec les engins de chantier, c’est notamment pour des raisons de sécurité qu’une bonne partie des cycliste déclare privilégier cet axe interdit au public, plutôt que les voies déjà existantes où les automobilistes sont rois.
Autre explication évidemment : les magnifiques points de vue qu’offre la route. Autant d’arguments pour réclamer, une fois qu’elle sera ouverte, la mise à disposition de la route des Tamarins, au moins un week-end par mois, pour les cyclistes et les piétons. "Vu qu’on a des pistes cyclables qui ne sont pas nettoyées dans l’ouest, si on peut bénéficier de la route des Tamarins une fois par mois ce serait génial ! " s’exclame ce cycliste. Un autre renchérit : "les parisiens arrivent bien à le faire sur les voies sur berge, alors pourquoi pas à le faire à la Réunion ? ".
Une idée malgré tout loin de faire l’unanimité parmi les amoureux de la "petite reine". Certains la trouvent même "farfelue" : car cette voie express attendue par les réunionnais depuis plus de 20 ans a d’abord pour but de désengorger le trafic automobile sur le littoral : "c’est quand même un gros axe qui dessert de nombreuses villes, donc fermer ça juste pour les cyclistes une fois par mois, je pense que ça va être chaud...". Pour cet autre là, cette prise de conscience arrive trop tard : "il aurait fallut prévoir une piste cyclable pendant la construction, maintenant c’est foutu, c’est trop tard !".
Pour ceux-là, la route des Tamarins représente surtout l’espoir de ne plus voir d’embouteillages sur le littoral et, pourquoi pas, en profiter pour aménager une piste cyclable : "il faut que les cyclistes récupèrent le front de mer qui est quand même plus agréable.... Il faut une piste cyclable qui aille du port jusqu’à Saint-Pierre".
Et ça tombe plutôt bien, une piste cyclable le long du littoral, c’est justement l’idée défendue par la région. Alors en attendant qu’un accord soit trouvé avec les communes concernées, c’est l’embouteillage à la route des Tamarins où la cohabitation avec les engins de chantiers invite à la plus grande prudence.