Ce n’est pas un hasard si tous les enfants de cette classe de CE1 arborent fièrement un T-shirt vert : les 25 élèves appartiennent à la seule classe pilote du département où le développement durable est au programme. Bienvenue à l’école André Malraux à la Possession.
Ce matin, atelier pratique dans la cour de récréation. Avec une petite voiture, il s’agit de démontrer la puissance du soleil : "ça marche avec un panneau photovoltaïque, ça fait tourner un petit moteur et il y a une hélice dessus collée avec la roue, ça fait tourner la roue !" explique fièrement Alan, élève de la classe "GERRI".
Loin d’être un loisir hebdomadaire, le développement durable est ici pris très au sérieux. Chaque après-midi, Isabelle Boissière, professeur des écoles, répète inlassablement les moyens de maîtriser la demande en énergie : "les auvents en bois, ça protège de quoi ? - du soleil !", répondent les enfants en choeur. Et d’égrener quelques recommandations : "- il faut prendre une douche, parce qu’un bain, ça fait cinq douches... Il ne faut pas laisser la télé en veille parce qu’elle consomme de l’énergie....".
L’enseignement est ludique : au milieu de la classe, une petite maison 100% énergies renouvelables atteste qu’il est possible de récupérer de l’eau de pluie, et illustre la fonction chauffe-eau solaire : "- les panneaux photovoltaïques ça capte la lumière du soleil, et ça la transforme en électricité" explique un élève. "- Et en 2010, il n’y a pas quelque chose qui doit se passer ?" interroge Isabelle. "- Si, en 2010 toutes les nouvelles maisons construites devront avoir un chauffe-eau solaire" répond Camille...
"C’est une génération qui aura 30 ans en 2030... J’espère que d’ici là ils se rappelleront de ce que l’on a fait cette année et qu’ils vont tous construire leur maison bioclimatique et bien respecter l’environnement" espère Isabelle. A priori, c’est bien parti, et les élèves semblent bien décidés à poursuivre leurs expériences.
L’an prochain, place aux énergies marines comme l’énergie thermique des mers... Le bleu pourrait alors remplacer le vert dans la cour de l’école André Malraux.
(1) Le projet GERRI se fixe l’objectif de faire de la Réunion le premier territoire au monde, d’ici 2030, d’intégration dans une société de toutes les innovations environnementales intéressant la mobilité, l’énergie est ses usages, l’urbanisme, la construction et le tourisme.
