Ils sont trois Sri-Lankais de 22, 33 et 39 ans bloqués depuis 2 ans à la Réunion. Sans papiers, il leur est impossible de partir, et impossible également de s’intégrer.
Ils vivent pour l’instant à l’Ashram de Quartier Français à Sainte-Suzanne. Un toit provisoire, mais qui dure et qui pourrait durer encore. Les trois hommes se sont enfuis il y a un peu plus de deux ans du Sri-Lanka avec un passeur pour échapper à la guerre civile. Il y a un an et demi, ils ont fait une demande d’asile. Depuis, ils attendent une décision qui ne vient pas. Une attente jugée inadmissibe et intôlérable par leur avocat, Me Henri Moselle : "ils n’ont pas la liberté d’aller et venir à leur gré, ils ne peuvent pas travailler... En quelque sorte ils sont séquestrés ici".
Aujourd’hui ces sans-papiers sont confrontés à des problèmes d’intégration. Ils sont aidés par des associations qui leur donnent une petite aide matérielle. Coupés de leurs racines, ils sont connectés en permanence sur Internet pour essayer de traquer la moindre information sur leurs proches. "On a toujours peur de ce qui se passe là-bas... On ne sait pas si nos parents sont vivants... Moi j’ai quelques nouvelles d’eux, mais le plus jeune d’entre nous ne sait pas ce que sont devenus les siens ; il regarde tous les jours Internet pour voir si ses parents ne sont pas morts" explique Kaudan, 39 ans. Pour lui, même si la guerre est terminée il subsiste encore des risques pour les tamouls, donc une crainte de retourner au pays. Pour Me Moselle, "qu’importe la situation au Sri-Lanka, il est temps de réagir... Au moins qu’on puisse résoudre leurs problèmes personnels".
En attendant que les autorités trouvent une solution, ne serait-ce que provisoire, les trois ressortissants Sri-Lankais continuent à s’informer sur l’évolution la situation de leur pays et espèrent qu’une issue rapide sera trouvée à cet imbroglio juridique.