Il y a 20 ans sur la place Tian’anmen à Pékin, des étudiants s’opposent au pouvoir en place. Le mouvement est réprimé par les forces de l’ordre : 300 morts selon les autorités chinoises, des milliers selon Amnesty International
20 ans après, ces événements restent tabous en Chine. Censure des reportages télévisés ou d’Internet : le régime veut oublier. A la Réunion, le sujet reste sensible au sein de la communauté d’origine chinoise. Peu nombreux sont ceux qui acceptent de s’exprimer, et dans ce cas souvent, à visage masqué : "je repense à ces morts, cela me fait revivre des moments bien tristes" confie cette femme ; "j’ai un sentiment de colère... La démocratie a été bafouée à Pékin" ose cet autre là.
Cette commerçante veut voir le bon côté des choses : "je trouve que, quand même, les choses ont évolué : la Chine a beaucoup avancé". Un point de vue tempéré par d’autres : "il y a encore beaucoup d’efforts à faire de la part de ce gouvernement.... Nous avons la chance d’avoir la liberté ; eux, le droit de parole, ils ne l’ont pas".
Les manifestations de Tian’anmen se sont déroulées entre le 15 avril et le 4 juin 1989 sur la place Tiananmen à Pékin. Elles regroupaient étudiants, intellectuels et ouvriers mobilisés pour réclamer des réformes politiques et démocratiques. Le 20 mai le gouvernement proclamait l’état de siège ; le 4 juin, il faisait intervenir l’armée, avec des chars. L’image d’un étudiant chinois bloquant une colonne de chars a fait le tour du monde.
Place de la "porte de la paix céleste", Tian’anmen se situe au sud de la porte de la paix céleste qui garde l’entrée sud de la cité impériale. C’est une immense place d’environ 880 m du nord au sud sur 500 m d’est en ouest, soit avec plus de 40 hectares, la plus grande place du monde.