Un regard sur le CHU avec James Georges, 28 ans, né au Port. Il travaille aujourd’hui pour le leader italien de la santé privée. Le groupe pour lequel il travaille facture 1,6 milliard d’euros annuel avec ses 15 structures hospitalières et ses 3 CHU.
De passage à La Réunion, James Georges est titulaire d’un Master Professionnel en Management de la Santé. Il est l’invité du journal de 19h00 sur Antenne Réunion.
De par son expérience, James Georges, responsable du développement international du groupe San Donato, tente d’expliquer la situation en cours au CHU de La Réunion.
La situation financière de l’hôpital est compliquée. Bien qu’une amélioration soit faite sur le déficit du CHU, ce dernier est encore de 21 millions d’euros. Une situation à laquelle James Georges n’a encore jamais été confronté.
"Malheureusement ou heureusement nous n’avons jamais été confrontés à ce type de situation. Néanmoins, en 2012 nous avons procédé au rachat de l’hôpital le plus important d’Italie qui s’appelle le Saint-Raphaël qui aujourd’hui brille comme la pointe de diamant tant au niveau de la recherche que de l’éducation. Ainsi qu’au niveau du système hospitalier tant au niveau national et européen puisqu’il y a deux semaines de cela il a été élu 3e meilleur hôpital européen."
Le responsable ajoute : "Cela dit lorsque nous en avons fait l’acquisition, le Saint-Raphaël était en chute libre. Suite au rachat nous avons procédé à plusieurs négociations aussi au niveau syndical. Mais aussi à plusieurs améliorations, on a fait jouer l’innovation médicale. On a voulu être plus proche du territoire pour être mieux adapté à l’offre de soin."
Un plan qui a porté ses fruit puisque actuellement le Saint-Raphaël est repassé dans le positif et reste le nec plus ultra de la santé en Italie selon James Georges.
Le responsable reste confiant en l’idée d’un équilibre financier pouvant être atteint en 2021 pour le CHU.
"J’ai bonne confiance à ce que cet équilibre puisse être atteint. J’ai eu l’occasion de rencontrer Monsieur Calenge justement pour porter une oreille attentive à l’innovation et aux solutions potentielles pour dénouer un peu ce nœud et pour pouvoir à la fois négocier avec une offre de soin qui doit être réinventé et répondre aux besoins de la population locale et à la fois à négocier aussi avec les problèmes inextricables qui sont liés aux politiques de contrat, aux syndicats, aux développement de l’offre de soin et aussi aux fournisseurs."
Selon James Georges, réduire le déficit pourrait être possible sans impacter l’offre de soin à La Réunion. "Mais ça demandera énormément de travail et de sacrifices."
Il déclare comprendre l’inquiétude des syndicats, "d’un coté les syndicats jouent leur rôle de syndicat et de l’autre côté les responsables fonctionnaires opèrent dans leur mission et je comprend l’inquiétude des uns et les responsabilités des autres."
Le parcours du responsable international semble être un pari sur la mobilité. Mais selon le jeune homme c’est à la fois un pari sur la mobilité et un pari de l’interculturel.
"Quand j’ai quitté l’île pour aller faire un master de management interculturel, j’ai littéralement dés le départ mis en avant ce particularisme qui est lié à notre éducation et notre richesse en tant que réunionnais celle de la diversité."
En ce qui concerne sa venue à La Réunion, James Georges explique finalement : "Je suis dans l’île actuellement pour évaluer différentes possibilités de collaborations, de coopérations mais aussi de conventions y compris avec le public."