Le Shark-Shocker est un bracelet diffusant des ondes électromagnétiques destinées à éloigner les requins. Fonctionnant sur le même principe que les shark-shields qui seront très prochainement installés par les autorités sur plusieurs sites de l’Ouest, ces bracelets sont déjà disponibles chez certains commerçants de Boucan Canot. Toutefois, comme le précise la notice d’utilisation, l’efficacité n’est pas garantie à 100%. Interrogés sur ce système, surfeurs et spécialistes des squales se montrent sceptiques.
Sur les cinq attaques de requin survenues depuis le début de l’année à la Réunion, quatre d’entre elles concernaient des pratiquants de sports nautiques, bodyboarders ou surfeurs. Devant la multiplication des attaques, les autorités se sont penchées sur les moyens à mettre en oeuvre pour contrer le risque et assurer davantage la sécurité des baigneurs et autres surfeurs.
Suite à la dernière attaque mortelle de Boucan Canot, la Région a pris la décision d’installer des sharks-shields collectifs sur plusieurs sites de l’Ouest. Ce système envoie des ondes électromagnétiques visant à désorientés les requins et à les éloigner. Parallèlement, il existe des bracelets individuels, baptisés "shark-shocker" destinés à faire fuir les squales. Fonctionnant uniquement sous l’eau, ces bracelets étanches sont agrémentés d’aimants néodîmes, qui envoient des ondes électromagnétiques perturbant les capteurs naturels des requins. Mais, comme préfère le préciser la société commercialisant le bracelet sur la notice d’utilisation, "les requins sont très imprévisibles et à cause de cela, aucune force de dissuasion ne sera jamais 100% efficace".
Pierre Bodoreau, un commerçant de Boucan Canot a importé 200 shark-shockers des Etats-Unis avec pour objectif d’écouler son stock. Il estime que ce système a déjà prouvé son efficacité en Australie ou en Afrique du Sud. Un bracelet est vendu 49 euros pièce. Du côté des surfeurs, la méfiance et le scepticisme dominent. Interrogés, ils ne sont pas convaincus par cette innovation et préfèrent attendre d’avoir un retour d’expérience avant d’envisager d’investir.
Que pensent les spécialistes de ce fameux bracelet ? Pour Bernard Serret, biologiste à l’IRD, l’institut de recherche pour le développement, et rattaché au requinarium du Musée d’Histoire Naturelle de Paris, ce bracelet "marche une fois sur deux et uniquement si le requin n’est qu’à quelques centimètres de l’homme".