La mairie de Saint-Leu a pris un arrêté autorisant la pêche des requins bouledogues sur tout le littoral de Saint-Leu. Les requins pêchés doivent être remis aux services municipaux, précise la municipalité, qui se dit prête à réquisitionner "biens et personnes", s’il n’y a pas de volontaires.
Après s’être dit favorable aux prélèvements de requins, le maire de Saint-Leu Thierry Robert est passé aux actes, en prenant un arrêté autorisant la chasse aux requins bouledogues sur tout le littoral de la commune.
"La chasse au requin bouledogue est autorisée par tous moyens, y compris par chasse sous-marine, de jour comme de nuit sur tout le territoire maritime de la commune de Saint-Leu, placé sous la responsabilité du maire au regard du code pénal des collectivités territoriales (du rivage jusqu’à une distance de 300 mètres à compter de la limite des eaux)", stipule l’article 1 de l’arrêté.
L’article 2 précise que "les requins bouledogues devront être remis aux services de la commune sur le port de plaisance de la ville". Concrètement, toutes les personnes pêchant les requins sont sommées de les remettre aux services municipaux, qui achètera ceux de plus d’1 m 50, précise l’article 3. "La commune achète les requins bouledogues de plus d’un mètre 50 par tous pêcheurs ou chasseurs, au départ de la ville de Saint-Leu au prix de 2 euros par kilogramme de poids vifs ; dans la limite de trente requins bouledogue à compter de la publication du présent arrêté", selon l’article 3.
La municipalité de Saint-Leu va plus loin encore, précisant qu’ "à défaut de pêcheurs et de chasseurs volontaires pour mettre fin à cette calamité publique, il sera procédé par voie de réquisition civile des biens et des personnes pour procéder à un rééquilibrage de la présence de cette faune marine spécifique et dangereuse aux abords des plages et tout lieux de la mer où le usagers se livrent à des activités de loisirs". Concrètement, si aucun volontaire ne part à la chasse aux requins, la mairie se chargera d’organiser elle-même cette pêche en réquisitionnant biens et personnes.
L’arrêté peut faire l’objet d’un recours devant le tribunal administratif dans un délai de 2 mois à compter de sa publication. Pour publier cet arrêté, la mairie s’appuie sur la jurisprudence "autorisant le maire à rassembler les chasseurs d’une commune susceptibles de participer à une battue contre des animaux nuisibles ou féroces". Dans la première partie de l’arrêté, la mairie considère que "la mairie est tenue d’agir pour sauvegarder la sécurité des biens et des personnes de sa commune", que "la présence nouvelle de cette espèce de requin le long des plages est directement impliquée dans les attaques mortelles survenues (..)" et souligne "l’intérêt économique qu’il y a pour la ville de Saint-Leu à pouvoir conserver sur son territoire l’ensemble des activités de loisirs en mer à partir du rivage".