Suite à l’annonce du ministre de l’Education Nationale portant sur l’allongement des vacances de la Toussaint en métropole, les syndicats réunionnais réagissent. La CGTR Educ’Action tient à prendre en compte les spécificités réunionnaises dans le cadre des rythmes Scolaires.
Voici en intégralité le communiqué de la CGTR Educ’Action à la Réunion :
Rythmes Scolaires : Tenir compte de nos spécificités
"Quand on crée des instances de concertation , il faut rompre avec l’habitude de ne pas tenir compte de l’avis qu’elles émettent " vient de déclarer Vincent Peillon pour justifier sa proposition d’allonger les vacances de la TOUSSAINT dans le cadre d’une refonte complète des rythmes scolaires.
Cette proposition avait déjà été formulée le 8 juin 2012 par le conseil supérieur de l’éducation ( C.S.E) qui souhaite des rythmes scolaires réguliers et équilibrés tout au long de l’année avec une alternance - 7 semaines de scolarité, 2 semaines de vacances.
Cet avis du C.S.E est aujourd’hui pris en compte par le ministère qui précise "Afin de décharger un premier trimestre unanimement considéré comme très lourd, il est proposé de rallonger de deux jours et demi les vacances de la TOUSSAINT et de répartir ces journées sur le reste de l’année scolaire "
La CGTR EDUC ’ACTION prend acte positivement de la volonté réaffirmée du Ministre de respecter l’esprit du dialogue social et les partenaires sociaux et éducatifs regroupés dans les instances de concertation dont le CSE.
La question des rythmes scolaires qui renvoie notamment à la question du calendrier scolaire est un véritable sujet de société, qui intéresse les élèves et parents d’élèves et il est normal de tenir compte de l’avis de leurs représentants.
Compte tenu de nos spécificités, notamment climatiques , La CGTR EDUC’ACTION demande que la question des rythmes scolaires dans notre académie fasse l’objet d’une discussion et concertation locale approfondie.
Force est de constater que les calendriers imposés par le rectorat et les évolutions souhaitées se calquent trop sur les réalités climatiques métropolitaines et font l’impasse sur notre situation toute particulière. Notre calendrier ne peut en effet etre calqué sur celui de la metropole et ce en dépit de la marche forcée du rectorat pour nous aligner dans une logique de copier coller sur le calendrier metropolitain.
Une enquête précisait déjà "qu’un Réunionnais sur deux juge le calendrier scolaire inadapté. Deux sur trois réclament un aménagement partiel, voire radical des rythmes scolaires"
Pour justifier ses choix "d’égalitarisme et mimétisme métropolitain", le rectorat met souvent l’accent sur "l’inconvénient" de l’entrée en faculté pour les élèves qui souhaitent faire des études dans l’enseignement supérieur.
Ce dossier sensible doit selon nous être traité sans aucune considération idéologique (ni "égalitarisme et mimétisme métropolitain "ni" positionnement et posture purement contestataire ") et ce , en étroite concertation avec l’ensemble des acteurs locaux du système éducatif qui doivent être enfin écoutés.
Chacun doit avoir à cœur de ne pas oublier que c’est l’élève qui doit être au centre de la problématique des rythmes scolaires. En ce sens, nous aurions préféré qu’une place beaucoup plus importante soit consacrée au dialogue et à l’expertise nécessaire.Les impacts produits sur la relation biorythmes scolaires/environnement ont en effet à notre sens, besoin d’être scientifiquement et empiriquement évalués.
Incidence de la chaleur et des phénomènes météorologiques sur les rythmes scolaires ; Aménagement et adaptation variable possible du temps scolaires en relation avec les potentialités des élèves dans les différentes strates scolaires (primaire, collèges, lycées), réflexions sur la pertinence de l’allégement de la journée d’étude et d’une modification en rapport du calendrier scolaire. Problématique du bâti scolaire intégrant les contraintes environnementales et climatiques ?etc.. Autant de questions, devant, selon nous être préalablement traitées, elles n’ont pourtant jamais été abordées.
"Mieux", à ce jour, nous constatons qu’aucune évaluation sérieuse de la mise en œuvre des calendriers précédents, qu’aucune étude sérieuse , précise et approfondie sur le lien "environnement-biorythmes" n’ont été produites.
La CGTR EDUC’ACTION revendique l’ouverture d’un véritable débat public sur l’organisation du temps scolaire et les problématiques liées aux rythmes de travail des enfants scolarisés (horaires de passage des examens, temps de travail pendant la semaine scolaire...) afin d’étudier les nécessaires adaptations liées à nos spécificités. Ce n’est que de cette façon que nous pouvons envisager des rythmes scolaires qui prennent en compte nos réalités.
Dans tous les cas, la CGTR EDUC’ACTION veillera à mettre un terme au "rognage rectoral" de la période des vacances de l’été austral et ce, au profit d’un calendrier et de rythmes scolaires adaptés à notre territoire et à ses propres problématiques" .