Conformément à l’engagement du Préfet Michel Lalande en début de semaine, la préfecture de La Réunion a fait un point d’étape sur la mise en œuvre de la stratégie de réduction du risque requins. La concertation des services de l’Etat, avec la commune de Saint-Paul et la Région ont abouti à la mise en place de mesures concrètes : le maintien du drapeau rouge ce week-end, la non reconduction des prélèvements dans l’immédiat et le renforcement du dispositif de surveillance sur les sites de baignade.
Très décriée, l’opération de prélèvement ordonnée par la Préfecture ne sera finalement pas prolongée. Cette action visait trois objectifs : réduire le risque requin, améliorer la connaissance immédiate sur la zone au large de Saint-Gilles, commencer à collecter des données scientifiques.
Dans son rapport publié hier, la Préfecture note que "des progrès ont été enregistrés" concernant ces trois points. Lors des journées de pêche préventive, les sociétés mandatées par le Préfet ont en effet observé plusieurs requins. La pêche d’un requin bouledogue de 2,44m et 156 kg le 29 septembre doit permettre aux scientifiques d’améliorer leur connaissance du squale.
Mesurer la menace requin est essentiel pour les autorités, dans la mesure où la Réunion est confrontée à des attaques de requins dont la fréquence et la concentration dans une seule zone sont jugées exceptionnelles. Depuis le début de cette année, quatre attaques dont deux attaques mortelles ont été recensées au large de Saint-Gilles. Entre 1980 et 2010, 32 attaques dont 16 mortelles ont été enregistrées sur tout la côte réunionnaise.
Lors de la réunion de travail qui s’est tenue hier en présence des autorités préfectorales, de la Mairie de Saint-Paul et des représentants de la Région, d’autres mesures ont été adoptées.
Dans un premier temps, un mémorandum sur le renforcement de la surveillance du risque requins sur les sites de Boucan Canot et des Roches Noires a été signé entre l’Etat et la Commune. L’Etat financera des contrats aidés pour appuyer la commune de Saint-Paul dans ses missions de surveillance. En outre, la commune de Saint-Paul a décidé d’acquérir des équipements supplémentaires. Les équipes de maîtres-nageurs seront renforcées sur ces deux secteurs, particulièrement exposés aux attaques de squales.
L’objectif est d’assurer une surveillance accrue, notamment au travers de la présence de moyens nautiques sur le plan d’eau. En attendant que ces moyens soient mis en place, et étant donné l’arrivée des vacances scolaires, un dispositif spécifique et temporaire sera mis en place avec la contribution de moyens nautiques de service public. Ce dispositif spécifique de surveillance entrera en vigueur le lundi 3 octobre.
D’autre part, un protocole d’accord relatif à l’amélioration de la connaissance scientifique des requins côtiers de la Réunion et du risque requin a été signé ce vendredi, entre l’Etat et la Région. Deux études scientifiques seront lancées très prochainement. La première porte sur la connaissance de la population des requins. La deuxième porte sur l’étude des moyens de prévention. Ces études seront cofinancées et copilotées par l’Etat et la Région. Elles contribueront aux travaux du comité réunionnais permanent de réduction du risque requins qui sera bientôt créé. Ces travaux seront rendus publics dès leur achèvement.
Une nouvelle réunion de l’atelier N°2 (information et prévention du risque requin) aura lieu le 5 octobre afin de définir une nouvelle signalétique adaptée à ce risque et la structuration de la chaîne d’information et d’alerte.
Le Préfet avait interpellé le secrétaire général de la Commission de l’Océan indien pour le saisir de la question du risque requins. Ce point a été inscrit à l’ordre du jour du Conseil des ministres de la COI qui aura lieu le 6 octobre prochain. La France demandera à ce qu’une coopération régionale se mette en place afin d’organiser l’échange d’informations sur les accidents et le risque requins dans la zone et de coordonner nos pratiques en matière de prévention du risque requin.