Le décret sur la retraite dévoilé hier prévoit de prendre en compte les congés maternité dans le calcul des retraites. Pour les associations luttant pour l’égalité hommes/femmes, c’est une première victoire.
A l’issue du conseil des ministres hier, le gouvernement Ayrault a dévoilé le décret détaillant les modalités du retour partiel à la retraite à 60 ans pour les personnes ayant commencé à travailler tôt. Au total, pas moins de 110 000 Français sont concernés par ce nouveau dispositif. Ces nouvelles règles doivent être appliquées dès le 1er novembre prochain ( cf linfo.re : Retraite à 60 ans : maternité et chômage pris en compte).
Parmi les mesures annoncées, la prise en compte des congés maternité dans le calcul de la retraite. Un sacré coup de pouce pour les mères de famille. Ainsi, les femmes mères de trois enfants ou plus, mais également celles qui ont connu des arrêts maladie de longue durée, pourront se voir comptabiliser deux trimestres supplémentaires, au moment du départ à la retraite.
Pour Fabienne Rubira, responsable de l’association Chancegal à Saint Denis qui lutte pour l’égalité entre femme et homme dans le milieu professionnel et scolaire, ce décret est une avancée majeure. "Les inégalités professionnelles entre les hommes et les femmes sont le plus visibles en fin de carrière. Les femmes doivent s’arrêter de travailler le temps de la grossesse et c’est normal. Pour que ce soit plus juste, il faut que ce temps là soit compté dans les cotisations", estime la militante.
Aujourd’hui, les femmes touchent 60 % de moins que les hommes à la retraite. Les "petites retraites" sont avant tout féminines. Une situation inadmissible pour Fabienne Rubira surtout au regard des conditions de garde des enfants. Pour davantage de justice, Fabienne Rubira préconise une meilleure répartition de la garde des enfants. "Je suis pour que les congés maternité soient équitablement partagés entre homme et femmes, eux aussi devraient prendre le même temps que les femmes pour s’occuper des enfants".
Que pensent les Réunionnaises de ce nouveau décret ? Pour Jacqueline, une Bénédictine de 40 ans, ce nouveau texte représente tout un symbole. "Je suis pour l’égalité homme femme et pour la parité. Au travail, on la maison on a jamais fini", considère t-elle. Même constat pour Jessica, 24 ans et mère de deux enfants. La jeune femme se dit satisfaite de cette mesure car pour elle "Une journée de maternité, c’est une journée à temps plein !".