Pour les opposants aux prélèvements de requins, la chasse aux squales ne s’avèrera pas efficace pour garantir la sécurité des surfeurs et aura des conséquences sur l’environnement.
La dernière attaque mortelle de requin qui a coûté la vie à Alexandre Rassiga a relancé la polémique sur le risque à la Réunion. Après l’arrêté autorisant la chasse aux requins dans la Réserve marine pris par le député maire Thierry Robert et l’aval du ministre Victorin Lurel, qui s’est engagé à autoriser les prélèvements dans 95% de la réserve marin, pêcheurs, élus et pro-prélèvements se sont tous exprimés.
En revanche, ceux qui sont contre les prélèvements de requins sont restés discrets. L’association Sea Shepherd, Organisation Non Gouvernementale spécialisée dans la défense de la faune et la flore marine s’est exprimée. Les arguments des anti-prélèvements sont simples. D’abord, ils estiment que les prélèvements de 20, 30, 40 requins ne garantissent en aucun cas la sécurité des surfeurs. "Les requins,ils vont et viennent, en prélever 20 ne met pas à l’abri de nouvelles attaques", estime Jean Erpeldinger, élu écologiste et représentant de la mairie de Saint-Paul au Conseil d’administration de la réserve.
Autre argument développé par les anti-prélèvements : la chasse aux requins implique de revoir la règlementation de la Réserve naturelle marine et donc de lui porter atteinte. De plus, les requins pêchés pourraient avoir été précédemment marqués dans le cadre du programme CHARC, dont le travail sera réduit à néant."Un programme scientifique concerne ces animaux donc les prélèver c’est une très mauvaise option puisque c’est anéantir", précise le responsable de l’association à la Réunion.
En janvier, Sea Shepherd avait demandé un arrêté préfectoral pour protéger les requins tigres et bouledogues, mais cette revendication n’avait pas abouti. Il semble visiblement plus facile d’obtenir un arrêté pour la chasse aux requins qu’un arrêté pour les protéger.