Dominique Strauss-Khan a remporté une première victoire mardi face à son accusatrice Nafissatou Diallo. La justice américaine a en effet levé l’ensemble des charges pénales qui pesaient sur le socialiste. Au lendemain de sa libération, les réactions s’enchaînent dans l’hexagone mais aussi à La Réunion.
On ne saura jamais ce qui s’est passé dans la suite 2806 du Sofitel de New-York ce 14 mai 2011 : c’est ce qui ressort des interviews réalisées ce mercredi dans le quartier du Chaudron.
Les Réunionnais qui ont été nombreux à suivre les rebondissements de l’affaire DSK ne parvenaient toujours pas à se positionner pour ou contre Nafissatou Diallo ce matin. Alors que l’ancien patron du FMI évoque "la fin d’un cauchemar" pour lui et sa famille, la femme de chambre guinéenne prépare la prochaine bataille judiciaire.
Un recours au civil a été formulé, et Nafissatou Diallo, défendue par le ténor Kenneth Thompson attend que des dommages et intérêts lui soient versés. Pour les associations qui défendent les droits des femmes, l’épilogue de cette affaire ultra-médiatisée laisse plusieurs questions sans réponses. Interrogée ce matin, la Présidente du Conseil pour l’Elimination des Violences Intrafamiliales (CEVIF) parlait "d’un goût d’inachevé".
Thérèse Baillif qui oeuvre depuis plus de dix ans pour accompagner les victimes de violences, déplore le manque de transparence dans cette affaire et le fait "que l’on ne connaîtra jamais la vérité, puisque la justice américaine n’est pas allée jusqu’au bout de la procédure". L’affaire DSK a été largement traitée par les média. Pour autant, les représentants du monde associatif doutent que ce scandale ait véritablement permis de libérer la parole des femmes en France et dans le monde.
Bien que libre de rentrer en France, Dominique Strauss-Kahn n’en a pas fini avec la justice américaine. Ses avocats préparent le prochain round, autrement dit le procès civil. La plainte déposée par la Française Tristane Banon pourrait elle-aussi déboucher sur un procès.