Le CSA a suivi de près le passage de l’analogique au numérique sur le département, en quoi l’arrivée de la TNT va-telle révolutionner le paysage audiovisuel local ?
Rachid Arhab : Tout d’abord, d’un mot : on n’a pas suivi, on a créée le mouvement. C’est le CSA qui a mis en musique cette arrivée et qui continuera de le faire dans les prochains mois. Il ne faut pas que les Réunionnais s’affolent : il n’y aura pas d’écran noir ce soir. Il y a un an pour comprendre ce qui va changer et il n’y a pas grand chose de négatif, il n’y a que des changements positifs. Il ne faut pas avoir peur des questions techniques. Une fois qu’on a goûté à la qualité de l’image avec la TNT, je vous promets que l’on ne peut plus revenir en arrière. C’est un peu comme si on se mettait à regarder du noir et blanc. Et cela, c’est très important : tout ceux qui feront l’expérience ce soir et dans les prochaines semaines verront que je ne raconte pas d’histoire. La deuxième autre qualité : c’est une offre multiple dans laquelle les chaînes locales privés et les chaînes publiques sont très bien installées pour une meilleure exposition et pour la bonne information des Réunionnais. Il n’y a pas d’affolement à avoir : c’est du plus, du plus, du plus !
Le premier multiplexe compte 10 chaînes. On en compte 18 en métropole. Comment expliquez-vous cette différence ? On peut parler d’une TNT "au rabais" ?
Rachid Arhab : Non. Je n’accepte pas ce terme "au rabais". Pour deux raisons : la première, c’est qu’il y a encore deux tiers des départements métropolitains qui ne sont pas encore passés au numérique et qui sont encore en analogique. C’est une progression très lente, très longue, parce que la bascule au numérique nécessite d’être très précis pour n’oublier personne au bord du chemin. Deuxième raison pour laquelle ce n’est pas une TNT au rabais : c’est que le fait d’avoir un tout petit peu attendu pour la Réunion est un "plus" aujourd’hui sur le plan technique, tout simplement parce que la Réunion va prendre de l’avance ce soir sur la métropole - sur un point de vue technologique - en passant de la norme MP4 à la norme MPEG4. Avec cette norme qui n’est pas encore utilisée en métropole, on va pouvoir faire de la télévision à Haute Définition dans un délai assez raisonnable.
A quoi ressemblera le deuxième multiplexe ?
Rachid Arhab : Il sera composé de chaînes essentiellement privées et un certain nombre de chaînes seront à Haute Définition. Et là aussi, c’est une autre révolution parce que lorsque l’on a goûté à la TNT, on ne peut pas revenir en arrière et lorsque l’on a goûté à la HD, on a du mal à regarder autre chose.