La population carcérale n’a jamais été aussi importante à occuper des prisons qui ne sont plus en capacité de l’accueillir. Une surchauffe à l’échelle nationale, qui frappe également les établissements de l’île.
119%, c’est le taux actuel d’occupation des prisons Françaises. A l’échelle nationale, on dénombre 68 859 prisonniers qui occupent 57 680 places dans les établissements pénitentiaires. Ces chiffres alarmants démontrent que les places de prison n’évoluent pas au même rythme que l’augmentation du nombre de personnes incarcérées.
Et les établissements de l’île connaissent le même sort que leurs homologues de l’hexagone. D’après les derniers chiffres du gouvernement, 1056 personnes sont écrouées sur le territoire. Un nombre de détenus jamais atteint que les geôles réunionnaises ne peuvent contenir. Cette situation de surchauffe impacte très durement les conditions de détention.
Ainsi deux établissements pénitentiaires sur trois sont touchés sur notre département. La maison d’arrêt de Saint-Pierre est, à ce jour, la plus peuplée, avec un taux d’occupation de 109% d’après le chiffre du ministère de la justice.
Le constat est tout aussi désastreux à la prison de Domenjod, qui compte quasiment le double de personnes sous écrou que lors de son ouverture. Si ici, la surpopulation n’est pas le principal problème, les syndicats pénitentiaires affirment que les dossiers à suivre sont bien au delà de leurs capacités.
Pour expliquer cette densité, le représentant d’UFAP UNSA justice pointe du doigt les infractions croissantes. "L’année dernière les chiffres d’incarcération du 1er janvier au 1er avril étaient de 102, cette année on est déjà à 176 ! D’autant plus que les services de police sont a la recherche de nombreux individus pour une application de leur condamnation", affirme-t-il.
Pour remédier à cette situation alarmante, un projet de réforme pénale soumise, par la garde des sceaux, Christiane Taubira a vu le jour cette année. La proposition, qui remettait en cause les incarcérations systématiques, avait été à l’origine d’une vive discorde entre la ministre de la justice et celui qui était Ministre de l’intérieur, Manuel Valls.