Ce matin sur le marché forain du Port, les responsables de plusieurs associations se sont donnés rendez-vous pour distribuer des tracts contre l’emploi de main d’oeuvre étrangère sur le chantier de la nouvelle centrale thermique du Port. Selon l’Alliance des Réunionnais contre la pauvreté et bien d’autres associations : à compétences égales, l’emploi local doit primer.
Depuis plusieurs mois, des Réunionnais multiplient les contrats d’intérim sur le chantier de la nouvelle centrale thermique du Port. Embauchés par une société sous-traitante espagnole, certains d’entre eux ont le sentiment que leurs collègues espagnols sont privilégiés. Interrogés ce matin, ils affirment que les "les employés locaux n’ont pas leur chance".
La question des salaires et des heures supplémentaires est également au coeur des débats. "On n’est pas du même monde : dès qu’ils demandent quelque chose, c’est plus facile pour eux de l’avoir mais pour nous, c’est déjà galère de pouvoir travailler" affirme un salarié réunionnais. Avant de préciser que les embauches ne sont pas faites sur par rapport aux compétences.
Ce sentiment d’injustice pourrait entraîner des tensions sur le chantier entre les salariés réunionnais et les Européens. Interrogés sur la question, plusieurs employés espagnols ont préféré ne pas répondre ou simplement affirmer que "tout se passe très bien sur le chantier".
Du côté des Réunionnais, certains employés ont clairement le sentiment que l’ambiance se détériore sur le chantier. "Nous ne sommes pas contre les Espagnols mais il y en a trop. Il faudrait compenser et embaucher des Réunionnais".
Près de 1200 salariés sont embauchés en permanence sur le chantier de la nouvelle centrale thermique du Port et parmi eux, 15% sont d’origine européenne. Ce qui représente un peu moins de 200 salariés dont la plupart viennent d’Espagne mais également de la Bulgarie ou de la Tchécoslovaquie.