En 2040, les personnes âgées représenteront un quart de la population réunionnaise. La dernière étude réalisée par l’Insee indique que malgré les minima sociaux, 51 %, soit 32 100 personnes âgées ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté national, fixé à 911 euros.
En 2008 à La Réunion, le niveau de vie des 65 ans et plus est fortement concentré entre 633 euros (minimum vieillesse) et 1 000 euros par mois. Ce sont au total 34 000 personnes, soit plus de la moitié des personnes âgées (55 %), qui ont un revenu situé entre ces deux seuils.
Les inégalités monétaires sont moins fortes chez les personnes âgées que dans le reste de la population. Les 10 % des seniors les plus pauvres vivent avec au plus 633 euros par mois, les 10 % les plus riches avec au moins 2 300 euros par mois.
Malgré tout, "4 000 personnes âgées ont des niveaux de vie inférieurs au minimum vieillesse de 633 euros". Sans l’Allocation de Solidarité aux Personnes Agées - leur principale source de revenus - 25 000 personnes âgées auraient un niveau de vie inférieur à 633 euros, soit 40 % des 65 ans et plus, contre 10 % avec l’ASPA.
Les seniors ne sont pas épargnés par la pauvreté : 32 100 personnes, soit 51 % des 65 ans ou plus, ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté national. Celui-ci est fixé à 911 euros par mois en 2008. C’est un niveau proche de la moyenne de l’île, 49 % des Réunionnais étant dans cette situation.
Chez les seniors, la pauvreté augmente avec l’âge : 46 % des 65- 69 ans vivent sous le seuil de pauvreté, 51 % des 70-74 ans et 57 % des plus de 74 ans. Un sénior sur quatre vit avec une personne ayant emploi. Il peut s’agir du conjoint, pour les seniors les moins âgés. Mais majoritairement il s’agit d’une personne de la famille, souvent l’enfant. Ce mode de cohabitation bien qu’en perte de vitesse, reste encore prégnant à La Réunion. Les personnes âgées qui vivent avec une personne active sur le marché du travail bénéficient d’une source de revenus supplémentaire, ce qui leur permet au final de disposer d’un niveau de vie plus élevé.
Le Sud héberge 37 % des personnes âgées réunionnaises. C’est une région historiquement agricole, avec un tissu économique diffus, sans concentration notable. Les personnes âgées y sont très majoritairement plus pauvres que dans le reste de l’île. Le Sud, mais aussi l’Est, constituent les territoires les plus enclavés de l’île. St-Philippe, St-Joseph, Petite-Île, l’Entre-Deux et Cilaos pour le Sud ; Sainte-Rose et Salazie pour l’Est sont des communes mal desservies par les réseaux routiers. Les seniors, disséminés sur l’ensemble de ces deux micro-régions, sont donc plus éloignés des services médicaux, ce qui peut entraîner un coût de prise en charge médicale plus important.
Le Nord et l’Ouest regroupent un quart des seniors. Ces deux régions ont les niveaux de vie les plus dispersés. Les niveaux de vie de la région Nord, fortement urbanisée et économiquement très dynamique, sont les plus élevés de l’île.
Au final, 13 % des ressources des seniors proviennent de revenus d’activité, alors que cette source de revenus représente la moitié des ressources des 50-64 ans.
Sources : L’INSEE