-Quelles sont les principales revendications des grévistes de demain ?
-La principale revendication qui a été avancée par l’intersyndicale de la Région est la nécessité de refondre le régime indemnitaire de la pyramide inversée.
À savoir que ce régime indemnitaire est le plus mauvais régime de France. À tel point que même quand on intègre l’indexation des agents, à savoir les fameux 53 % octroyés aux fonctionnaires, il en ressort que sur une année, un personnel région touche moins qu’un personnel de France métropolitaine, ce qui est tout simplement scandaleux.
Contrairement à ce qu’affirme la Région, il y a véritablement un problème fort concernant ce régime indemnitaire. Nous demandons une revalorisation, une remise à plat de ce système.
-De combien est cet écart entre la Réunion et la Métropole ?
-L’écart de la rémunération est sur un rapport de 1 à 10. Par exemple un agent technique au niveau de la Région Réunion perçoit une indemnité de 54 euros mensuels, au niveau de la Région Haute-Normandie pour ne citer qu’elle, c’est 10 fois plus : 540 euros.
Quand vous fêtes le calcul annuel, vous vous apercevez qu’un agent de la Région Haute-Normandie, perçoit plus qu’un agent réunionnais, combien même l’agent de Région perçoit l’indexation des revenus des Régions d’Outre mer.
Je prends aussi un autre exemple, celui des personnels TOS, où dans l’enceinte d’une même cité scolaire, qui comprend à la fois un collège et un lycée, vous avez le personnel TOS du lycée qui perçoit 150 euros mensuels de moins qu’un TOS d’un collège voisin, alors qu’il effectue exactement les mêmes missions et les mêmes tâches .
C’est cette rupture d’égalité qui nous interpelle au niveau de l’intersyndicale et cela vaut au niveau de toutes les filières au niveau de la Région Réunion, aussi bien qu’à la technique qu’à la filière administrative.
-Quand la Région répond vouloir privilégier la titularisation du personnel, plutôt que les augmentations individuelles que lui répondez-vous ?
-La Région nous fait du pipeau. Nous n’acceptons pas cet axiome qui est d’opposer emploi stable et indemnité, car il faut savoir qu’elle prétend, avoir fait un gros effort sur la résurgence de la précarité, certes, il y a eu un effort, mais c’est en grande partie grâce aux organisations syndicales qui se sont battues bec et ongles pour qu’il y ait un véritable effort sur la résorption de cette précarité. Elle n’est pas arrivée d’elle-même.
D’autres part, la Région prend soin de faire porter la responsabilité du recrutement des personnels sur les chefs d’établissements. Elle est effectivement le donneur d’ordres. C’est la Région qui donne l’ordre aux chefs d’établissements de recruter, puis elle vient nous dire qu’il y a un constat d’emplois précaires…
Pour nous ce qu’elle affirme, notamment à travers les encarts dans la presse, est truffé de contrevérités. Concernant les avancements de grade, ils se font à la tête du client. C’est une gestion pour le moins très opaque, qui n’est absolument pas transparente.
Il faut également signaler qu’au niveau de la communication, elle est très forte pour communiquer sur le plan externe par le biais d’encarts médiatiques, au lieu de recevoir les organisations médiatiques, quand elles lui demandent audience.
Par contre concernant la communication en interne, les organisations syndicales ne peuvent pas communiquer avec leurs adhérents. C’est interdit.
Si vous voulez envoyer une information syndicale en tant qu’élu du personnel, vous ne pouvez pas le faire : Le logiciel qu’ils ont mis en place bloque les mails et les agents ne peuvent avoir accès aux informations.
C’est scandaleux, que les organisations syndicales, dans le cadre d’une gestion moderne des ressources humaines, ne puissent communiquer avec l’ensemble de ses adhérents.
-Ce mouvement de demain, qui est une première, ne s’inscrit-il pas sur fond d’élections régionales prochaines. On peut notamment penser à une récupération politique ?
-Très franchement, le tempo politique, ce n’est pas du tout notre tasse de thé.nous nous inscrivons dans une action qui respecte les rouages du syndicalisme. C’est une action complètement indépendante du point de vue syndicale.
Il n’y a pas d’ambition politicienne derrière. Nous ne sommes pas des politiciens, mais des syndicalistes.
Que l’on ne vienne pas à chaque fois, mettre en avant cette suspicion de récupération à des fins électorales, car de toutes les façons, pour les élus ce n’est jamais le moment :
Avant ce n’est pas le moment, après ce n’est pas le moment, pendant ce n’est pas le moment… Nous ce n’est pas notre tempo, c’est le leur, et notre combat s’inscrit exclusivement dans l’action syndicale.
-Concrètement qu’est-ce qu’il est prévu pour la journée de demain ?
-L’intersyndicale appelle donc demain l’ensemble des agents de région, toutes filières confondues à un rassemblement à partir de 9h30 devant l’hôtel de région.
On a prévu de se réunir et d’organiser un sitting devant les grilles de la région, en espérant qu’elle passe d’une publication d’un encart dans la presse à une rencontre des organisations représentatives, car elles représentent la majorité des personnels de Région, et ça je tiens à le préciser.