La paroisse adventiste du Tampon célébrait la messe ce samedi au lendemain de la mise en examen du pasteur.
Un pasteur de l’Eglise adventiste du 7e jour au Tampon a été mis en examen pour des faits de viol et d’agressions sexuelles. Il a été laissé libre.
Le pasteur a été licencié il y a quelques semaines. Il célébrait les messes encore l’année dernière.
Le pasteur de l’église adventiste du Tampon réagit :
"Les paroissiens sont bouleversés par ce qu’il se passe. C’est vrai que c’est un ancien pasteur et ça nous touche. Il faut faire la différence entre le lien personnel et l’Eglise qui continue son fonctionnement. Il y a un choc, des interrogations, il faut laisser faire la Justice et l’Eglise continue son travail."
"L’église locale n’est pas concernée par un complot, l’Eglise n’est pas dans cette hypothèse, c’est un faux problème", déclare Daniel Jennah, pasteur de l’Eglise adventiste du Tampon.
"Nous ne sommes pas là pour juger personne. Laissons la Justice faire son travail, elle fera son oeuvre."
"Quoiqu’on ait fait, il faut que le Seigneur l’appelle à pouvoir donner sa vie."
"En janvier 2017, trois femmes ont dénoncé à des dirigeants de la Fédération des églises adventistes de la Réunion (FEAR) des faits d’agressions sexuelles et de viol commis à leur encontre par un pasteur.
Une "commission d’enquête interne" avait alors été mise en place, laquelle avait considéré que les faits n’étaient pas suffisamment établis.
Informé de ces faits, le parquet a saisi la Sûreté départementale aux fins d’enquête. Entendues pour la première fois dans un cadre judiciaire, les trois femmes ont dénoncé des faits survenus en 2016 d’agressions sexuelles et de viol pour l’une d’entre elle, et de pressions ayant entraîné une dégradation de leur état de santé psychologique, mettant en cause un homme de 34 ans qui occupait des fonctions de pasteur .
Après auditions de nombreux témoins, cet homme a été placé en garde-à-vue le 17 avril. Jamais condamné, il a contesté les faits que ces femmes lui reprochent, alléguant un complot organisé par la FEAR pour l’évincer (Nota : le Conseil de Prud’hommes de Saint-Pierre s’est déclaré incompétent s’agissant de la procédure engagée en référé par le pasteur pour contester son licenciement).
Ce jour, une information judiciaire a été ouverte :
- contre cet ancien pasteur des chefs de viol et agression sexuelle commis par une personne abusant de l’autorité conférée par ses fonctions, et abus frauduleux de l’ignorance ou de la faiblesse d’une
personne en état de sujétion psychologique ou physique résultant de pression ou technique de nature à altérer le jugement pour la conduire à un acte ou à une abstention gravement préjudiciable pour elle
- contre X du chef de non dénonciation de crime.
Déféré devant un juge d’instruction, l’ancien pasteur a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’entrer en contact avec les plaignantes ainsi qu’avec un certain nombre de
témoins, ainsi qu’interdiction de quitter le département.
L’enquête se poursuit désormais sous l’autorité d’un juge d’instruction.