Aucun groupe de requins bouledogues ou tigres n’a pris ses quartiers aux abords de nos côtes. C’est le premier enseignement des observations faites dans le cadre de l’opération CHARC (Connaissance de l’Habitat des Requins Côtiers de la Réunion) lancée en 2011 et visant à limiter le risque d’attaques de requins.
Avec pas moins de 6 attaques recensées, dont deux qui ont coûté la vie à de jeunes bodyboarders, l’année 2011 reste dans les annales comme "l’année requins". Pour remédier à cette série noire, les autorités ont pris différentes mesures. La vaste opération CHARC (Connaissance de l’Habitat des Requins Côtiers de la Réunion) a démarré. Destinée à mieux comprendre le comportement et les habitudes des squales aux abords des côtes réunionnaises, ce dispositif vise à marquer des requins pour repérer leurs déplacements.
La question cruciale à laquelle les autorités veulent répondre est la question de la sédentarité des squales. Comme le reconnaît la préfecture, "l’interprétation des comportements observés reste difficile".
Depuis la pose de la première balise acoustique il y a trois mois, une vingtaine de requins ont pu être marqués par les scientifiques et les professionnels de la pêche qui ont travaillé main dans la main pour conduire cette opération. Des premiers enseignements ont pu être tirés des observations menées. Selon les spécialistes, aucun requin n’est sédentarisé dans la zone allant de du Port de Saint-Gilles au Cap Lahoussaye. "A priori, on n’a pas de groupes de requins bouledogues qui seraient systématiquement dans les eaux, chassant là, et pour persécuter surfeurs et baigneurs. Aucun requin ne semble réellement sédentarisé dans cette zone", affirme Marc Soria, ingénieur de recherche à l’IRD (Institut Recherche et Développement). En effet, les squales quittent la zone pour des longues périodes et il n’y a pas de notion de territoire dans leur comportement.
Autre observation importante des scientifiques : l’entrée du port de Saint-Gilles est un endroit où stationne fréquemment les prédateurs. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce constat : la présence de matières organiques au fond de l’eau, le manque de proies au large ou encore la présence de la réserve marine avec les cages d’aquaculture qui pourraient être "un point d’impact". L’opération CHARC doit se poursuivre pendant une période de deux ans.