La charte du Parc National a été adoptée le 21 janvier. Une information plutôt passée inaperçue. Pour Daniel Gonthier son président, il s’agit de l’aboutissement d’un projet démarré il y a 7 ans.
La charte du Parc National a été adoptée par décret du Premier ministre le 21 janvier et parue au Journal Officiel le 23 janvier. Pour Daniel Gonthier, il s’agit d’un "pas franchi constructif et partagé avec les Réunionnais", après 7 ans de travail sur le projet.
Le sujet reste sensible. La charte était vivement contestée par la Cmac (Collectif pour le maintien de l’activité au coeur du Parc National). Pour Daniel Gonthier, la charte a été "validée en correspondance avec les besoins des Réunionnais". La Cmac s’inquiétait notamment de la survie des activités économiques dans le périmètre du Parc. Le collectif jugeait également que la population n’avait pas été assez consultée avant l’écriture du texte.
Pour le président du Parc, la charte adoptée est en accord avec les préoccupations des habitants. "Il a fallu comprendre ce que la population voulait", commente-t-il. Le projet de Parc National constitue selon lui, un "travail participatif" réalisé grâce au "dialogue". La direction du Parc parle d’un projet "équilibré entre préservation des patrimoine et développement du territoire".
Cette charte servira par ailleurs de plan de gestion pour la nouvelle candidature de La Réunion au patrimoine mondial de l’Unesco pour ses "cirques, pitons et remparts" en 2014.
Pour rappel, le processus avait été engagé en 2008. Une consultation institutionnelle et une enquête publique avaient été réalisées de septembre 2012 à janvier 2013. La charte avait par ailleurs reçu un avis favorable du préfet en mai 2013. Le Conseil national de protection de la nature (CNPN) et le Comité interministériel des parcs nationaux (CIPN) avaient ensuite confirmé l’équilibre du projet en mai 2013.
Plusieurs outils viennent compléter la charte. Suite à la décision du gouvernement et à l’issue du Conseil d’administration du Parc du 28 novembre 2013, l’appel à la candidature pour la création de son Conseil économique, social et culturel (CESC). Un conseil qui complètera le Conseil scientifique déjà en place.
"Le CESC devra ainsi contribuer activement à la recherche d’un juste équilibre entre d’une part le développement des activités humaines et la sauvegarde des traditions, et d’autre part la connaissance et la préservation des patrimoines naturel, culturel et paysager", précise le Parc. Un Conseil des agriculteurs devra également être intégré.
Pour Daniel Gonthier, ces instances serviront à "accompagner, conseiller sur l’ensemble des projets". Prochaine étape : la consultation des communes en vue de leur adhésion, d’ici au 2e trimestre 2014, après les élections municipales.