Après deux attaques de squales dont une mortelle, la Préfecture a pris plusieurs mesures d’urgence. Parallèlement à la chasse aux requins sous conditions, 80 squales doivent être marqués avant la fin de l’année pour étudier leur comportement.
La nouvelle campagne pour en apprendre plus sur les requins a démarré mercredi 8 août avec la reprise des marquages mais après une sortie en mer, le bilan est négatif. Les pêcheurs professionnels ont fait deux touches mais aucun squale au bout de leur ligne...
L’objectif est clair : La préfecture veut accélérer les marquages de requins, menés dans le cadre de l’opération CHARC (Connaissance de l’Habitat des Requins Côtiers de la Réunion). Scientifiques et pêcheurs, mandatés par la préfecture, sont donc repartis en mer (cf Linfo.re "Reprise des marquages de requins") avec la ferme intention de relever le défi rapidement.
Le marquage des squales est placé sous la responsabilité de l’IRD (Institut de Recherches et de Développement) et la mission doit être menée à bien : d’ici le mois de décembre 2012, 80 requins bouledogue et tigre doivent être marqués. L’IRD a également décidé de participer aux prélèvements des vingt squales demandés par le ministère, à des fins scientifiques.
C’est donc reparti : les scientifiques, aidés par des pêcheurs professionnels mandatés par l’Etat doivent s’activer entre les communes du Port et de Saint Pierre pour procéder au marquage des requins. Mais depuis hier, les tentatives se sont achevées par des échecs avec seulement deux touches et aucune prise...
Dans un second temps, les autorités ont également annoncé le lancement de la pêche aux requins : 20 au total, afin d’analyser leur chair pour déterminer si les squales sont porteurs de la ciguatera, une toxine extrêmement dangereuse pour l’homme. L’IRD insiste sur le fait que cette pêche doit être contrôlée : il ne faut surtout pas laisser n’importe qui faire n’importe quoi... Lors du prélèvement d’un requin réalisé par l’IRD, les autorités sont systématiquement prévenues afin d’évacuer les plages les plus proches en cas de besoin car les appâts peuvent attirer plusieurs squales dans le même temps...
Avec deux à trois sorties en mer par semaine, cette nouvelle étude devrait durer quatre mois. Mais une fois encore, il ne s’agit en aucun cas de prélèvements permettant de réguler la population des squales car aucune données précises n’existent sur leur nombre.
Lancée en octobre 2011, l’opération CHARC a permis de marquer 23 requins (9 bouledogues et 14 tigres). En outre, le programme CHARC intégrera les données d’observation des usagers de la mer. Pour rappel : ce dispositif vise à mieux comprendre le comportement et les habitudes des squales aux abords des côtes réunionnaises. Il s’agit de repérer leurs déplacements avec l’installation de balises acoustiques sur les squales ainsi que la mise en place de dix stations d’écoute.