Les deux bateaux mandatés par la préfecture pour procéder au marquage des requins sont effectué une seconde sortie cette nuit. Une sortie fructueuse puisqu’un requin tigre de 2,50 mètres a été marqué au large du Cap Lahoussaye. Un autre requin mesurant 4 mètres avait mordu à la palangre avant de parvenir à s’échapper. L’opération CHARC (Connaissance de l’Ecologie et de l’habitat de deux requins côtiers de la Réunion), destinée à recueillir des données sur les comportements et les habitudes des squales aux abords de nos côtes, est donc bien lancée.
Partis à deux heures du matin du port de Saint-Gilles, les deux embarcations sont rentrées au port de Saint-Gilles en fin de matinée. Contrairement à la première tentative, plusieurs requins ont mordu à l’hameçon ce vendredi. Vers 10 heures, un premier requin tigre de 4 mètres a été attrapé par la palangre verticale du bateau de pêche "le Pistoulet" au large du Cap Lahoussaye. Mais le requin fait le mort et s’échappe.
Quelques minutes plus tard, la touche s’avère payante. Un second requin tigre mesurant 2,50 mètres est capturé. Les pêcheurs font en sorte de le fatiguer en l’entourant autour d’une bouée. Le requin intercepté, le second bateau de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) intervient. Les scientifiques procèdent au marquage sur l’animal encore à l’eau.
L’opération est difficile car le requin doit être retourné sur le dos. Une légère incision est alors pratiquée sur l’abdomen, afin de placer la balise acoustique interne qui enregistrera les déplacements du squale. La plaie est ensuite suturée par quelques points. Dernière étape avant de relâcher le prédateur : poser la deuxième balise visuelle sur l’aileron dorsal. En totalité, la manoeuvre a duré près d’une heure.
Avant de pouvoir disposer des données relevées, des balises plus importantes doivent être installées aux abords des côtes. Tous les passages des requins marqués seront ensuite précisément enregistrés par l’appareil, avant d’être analysés par les scientifiques.
Financée par l’Etat et la Région, l’opération CHARC, qui se déroulera sur 30 mois, vise à établir une cartographie précise des déplacements des requins. Collectés et analysés, les résultats de ces observations serviront d’une base d’étude destinée à mieux comprendre les moeurs des requins à la Réunion et à mieux prévenir le risque d’attaques. Depuis le début de l’année, cinq attaques, dont deux mortelles, ont été recensées. Ce système de marquage a déjà fait ses preuves en Afrique du Sud ou en Australie, où le risque d’attaque de requin est élevé.
L’opération CHARC va se poursuivre à raison de deux sorties hebdomadaires. La prochaine est programmée dans la nuit entre dimanche et lundi.