Une centaine de chefs d’Etat et de gouvernement étaient présents ce mardi à la cérémonie d’hommage à Nelson Mandela, en Afrique du Sud. Le discours de Barack Obama a été le plus acclamé.
Plus de 40 000 personnes dont une centaine de chefs d’Etat et de gouvernement étaient réunis ce mardi sous une pluie battante au stade Soccer City de Soweto pour rendre un dernier hommage au héros de la lutte anti-apartheid. C’est dans ce stade que Nelson Mandela avait fait sa dernière apparition publique lors de la finale de la Coupe du monde de football en 2010.
La cérémonie a débuté à 11h locales avec l’hymne sud-africain. Composé en 5 langues, il s’agit de « l’un des grands symboles d’unité multiraciale laissés en héritage par Nelson Mandela », commente la presse.
Après un témoignage empoignant d’Andrew Mlangeni, l’un de ceux qui avait été détenu avec Nelson Mandela sur l’île-bagne de Robben Island, le général Thanduxolo Mandela, neveu de Madiba a pris la parole au nom de toute sa famille. Celui-ci fut rejoint aussitôt par Mbuso Mandela, Andile Mandela, Zozuko Dlamini, Phumla Mandela, les petits enfants du défunt.
La série de discours des personnalités étrangères se sont enchaînés ensuite. Celui du président américain a été le plus attendu. Il a d’ailleurs reçu une ovation exceptionnelle à son arrivée à la tribune alors que la prise de parole du leader sud-africain, Jacob Zuma avait été accueilli avec très peu d’enthousiasme.
"C’est difficile de faire l’éloge de n’importe quel homme (...) mais c’est encore plus difficile pour un géant de l’histoire qui a mené une Nation vers la justice", a déclaré Barack Obama en tout début de son discours. "Peuple d’Afrique du Sud de toutes les races, de toutes origines, merci de nous avoir apporté Nelson Mandela. Il n’y aura plus jamais quelqu’un à la hauteur de Mandela. (...) L’exemple de Madiba me donne envie d’être un homme meilleur. Il s’adresse à ce qu’il y a de meilleur en nous", a-t-il rajouté avant de lancer une vive critique aux leaders autoritaires qui étaient présents à la cérémonie, dont le leader cubain Raul Castro et le vice-président chinois Li Yuanchao. "Il y a trop de dirigeants qui se disent solidaires du combat de Nelson Mandela pour la liberté mais ne tolèrent pas d’opposition de leur propre peuple", a fustigé le président américain qui, à la fin de son discours a surpris tout le monde par un geste historique. Il a approché le dirigeant cubain Raul Castro dont le pays est sous embargo américain depuis 50 ans.
Avant lui, le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon avait inauguré les allocutions, saluant « un des plus grands enseignants de ce monde ». Madiba « était prêt à tout donner pour la liberté et la justice. Il a fait preuve de grandeur », a commenté le n°1 de l’ONU. "Il a montré la force puissante du pardon, et sa capacité à unir les gens. Regardez ce stade : nous voyons des dirigeants qui représentent de nombreuses opinions et des gens de toutes les classes sociales. Ils sont tous là unis", s’est-il adressé à la foule.
La cérémonie d’hommage à Nelson Mandela a duré près de 4 heures. A sa sortie du stade, le président français avait déclaré "c’était une très belle cérémonie, très émouvante".