Une nouvelle campagne de prévention sur les risques de la consommation de zamal est lancée sur l’île, visant particulièrement le public jeune.
Sur 15 contrôles salivaires effectués depuis leur mise en place à la Réunion, 10 se sont révélés positifs, soit une écrasante majorité. La consommation de cannabis est banalisée chez les jeunes. Au collège, un tiers des élèves de la classe avouent avoir consommé ou expérimenté du zamal.
Afin de s’attaquer à ce problème à la source, une nouvelle campagne de grande ampleur est lancée pour sensibiliser la population sur les risques du zamal. Initiée par les gendarmes de la brigade de prévention de la délinquance juvénile, cette campagne de grande envergure prévoient notamment des affiches en 4 par 3 dans dispatchées aux quatre coins de l’île jusqu’au 3 septembre.
Mais pour certains passants, ces affiches ne sont pas assez voyantes. "Il faut vraiment que les gens y prêtent attention, il faudrait peut-être un motif, un dessin pour qu’on les voit mieux", estime Céline, Saint-Andréenne de 63 ans. Idem pour Yann, 20 ans qui trouve que l’affiche est difficile à saisir et pas assez dissuasive. "Ce n’est pas un message qui frappe, c’est écrit trop petit, ce n’est pas ça qui va empêcher les gens de fumer le zamal à la Réunion".
Fumeur régulier de zamal, Patrick est directement concerné par le sujet. Il a vu les affiches sur son trajet habituel à Sainte Clotilde, mais le quadragénaire, considère cette campagne comme une perte de temps. "J’ai toujours fumé, je n’ai jamais agressé ou volé quelqu’un", lance t-il. Pour Raymond, 56 ans, le message aura du mal à passer auprès de ceux qui ont déjà consommé. "S’ils sont déjà accoutumés à la drogue, cela ne les fera pas changer", pense t-il.
Si les avis divergent sur la forme de la campagne, son enjeu n’en reste pas moins essentiel. L’usage régulier de cannabis concerne moins de 5 % des réunionnais de 17 et 18 ans. Les gendarmes veulent toucher les élèves du primaire par cette campagne. En effet, la consommation de zamal commence bien souvent dès l’école primaire. Le gendarme Philippe Chatelain de la Brigade de prévention de la délinquance juvénile constate qu’"Au niveau du CM1, CM2 ils ont déjà entendus parler du zamal, voire ils le rencontrent à la maison, ils pensent que c’est naturel et donc forcément bon, mais il ne faut pas tomber dans ce piège."
Et les croyances autour du zamal sont nombreuses chez les jeunes. Certains sont persuadés qu’il est autorisé d’avoir un plant de cannabis derrière sa maison, d’autres que le zamal peut guérir du chikungunya ou de la Grippe A...Tordre le cou à ses idées fausses est le premier objectif de la prévention. D’autant que les effets du zamal peuvent être irréversibles pour ces jeunes adolescents. "Le cerveau d’un enfant n’est pas celui d’un adulte" , précise le gendarme et le THC contenu dans le zamal peut avoir des effets très néfastes sur la santé.
Poussant facilement grâce au climat adapté, le zamal est très répandu à la Réunion. "Bien souvent il est considéré comme un produit de la convivialité, du partage", précise le gendarme, qui met en garde contre les conséquences de la consommation de zamal.
Retrouvez dans la vidéo jointe les réactions des élèves du Collège Raymond Vergès à La Possession.