L’ambiance était électrique ce matin sur le front de mer de Boucan. Le ton est monté entre Emmanuel Séraphin, adjoint à la mairie de Saint-Paul et le responsable d’un restaurant Saint-Gillois. Suite à une nouvelle observation de squales faite par les Maîtres Nageurs Sauveteurs ce matin, le drapeau rouge a été hissé immédiatement. Mauvaise nouvelle pour les commerçants de Saint-Gilles en ce jour de vacances : la baignade va rester interdite. Les professionnels sont excédés et une vive altercation a éclaté ce matin. "Nous on habite ici", a répliqué l’adjoint à la mairie.
A Saint-Gilles, la situation est explosive. Après une nouvelle observation de squales ce matin au large des Roches Noires, le drapeau rouge a été hissé. En colère, le patron du restaurant Le Boucanier a interpellé Emmanuel Séraphin, adjoint à la mairie de Saint-Paul délégué à l’aménagement, qui s’est rendu sur le front de mer de Boucan Canot. Mettant en avant la "sécurité publique" et "l’intérêt public" pour justifier la fermeture des plages aux baigneurs, Emmanuel Séraphin a répliqué aux critiques par cette phrase : "Nous on habite ici, on sait ce que c’est". Une réponse qui a fait bondir le restaurateur qualifiant cette position de "raciste", "comme votre maire", a t-il ajouté.
Cette réponse fait en effet écho à la "sortie" de la députée maire de Saint-Paul le 19 septembre dernier. Quelques heures seulement après l’attaque qui avait coûté la vie à Mathieu Schiller, alors que l’émotion était à son paroxysme, Huguette Bello avait été prise à partie et traitée d’assassin, face à l’inaction des autorités devant le risque "requins". En réponse à ces attaques, la maire avait affirmé "C’est mon pays, je connais mon pays" à ses détracteurs. Des propos qui avaient suscité une vive polémique (Les propos d’Huguette Bello suscitent une vive polémique).
Affirmant que l’Etat ne prendra plus jamais la responsabilité d’ouvrir les plages au public après la multiplication des attaques et des observations de requins, le commerçant a lancé à l’adjoint au maire "vous tuez la Réunion, bientôt la Réunion sera morte".
Depuis plusieurs mois, les commerçants de Saint-Gilles alertent la municipalité sur les difficultés économiques qu’ils rencontrent. Certains se disent prêts à mettre la clé sous la porte. En effet, les successives fermetures de plage et les attaques de squales depuis le début de l’année ont plombé leur chiffre d’affaires. Une pétition destinée à interpeller les pouvoirs publics sur leur situation, circule actuellement à Saint-Gilles et Boucan Canot.