Déjà affaiblis par l’annonce de la baisse du coût de rachat de l’électricité, les professionnels du photovoltaïque, premiers touchés à la Réunion par le rabot des niches fiscales se disent aujourd’hui dans une impasse totale. Ils en appellent au soutien de la Région.
L’annonce du vote du rabot des niches fiscales par les ministres hier a fait l’effet d’une bombe au sein des acteurs économiques de l’île. Ce secteur qui fera l’objet d’une exclusion de la défiscalisation selon Guy Dupont, Président du FEDOM, sera la première victime de la mesure prise par le gouvernement.
Devant les panneaux, câbles et autres onduleurs qui attendent d’être saisis pour l’installation de centrales photovoltaïques et les demandes de constitution de dossiers qui s’accumulent, les professionnels s’inquiètent des retombées de cette mesure sur leur activité.
Pour l’un de ces chefs d’entreprise, si les particuliers ne représentent qu’une partie de son chiffre d’affaires, la réduction du crédit d’impôt se révèle être un véritable coup de massue. Cette mesure vient par ailleurs s’ajouter à la baisse du prix de rachat de l’électricité, qui avait déjà mis à mal l’activité des solaristes. Pour Patrice Galbois, "c’est une catastrophe et des emplois vont sûrement disparaître". Et le chef d’entreprise de renchérir : "l’Etat cherche à faire des économies sans discernement".
Autre professionnel mais mêmes inquiétudes. Pour un solariste installé au Port, la pilule est plus difficile à avaler. Et pour cause, les particuliers représentent 50% de l’activité de cette entreprise. Une cellule de crise réunie ce matin s’attelait à revoir la stratégie commerciale. Les arguments de vente devront en effet être consolidés dans la mesure où les particuliers qui bénéficiaient avant la mesure d’un crédit d’impôt de 8000 euros devront faire l’impasse sur cette aide plus que bénéfique.
Les chefs d’entreprise actuellement dans le flou le plus total ne parviennent à imaginer que le programme GERI puisse être enterré. En l’espace de cinq ans, près de 150 centrales ont été installées dans l’île. Les professionnels locaux démunis ont fait appel à la Région sur laquelle ils misent tous leurs espoirs. Les solaristes comptent sur une intervention de la Région auprès du gouvernement et dans le pire des cas, espèrent que celle-ci prendra en charge une partie des coûts liées au rabot des niches fiscales à la Réunion.