Le développement durable est l’une des cinq priorités affirmées de la mandature de Nassimah Dindar au Conseil Général. Le plan d’élimination des déchets ménagers est au cœur de cette stratégie. Mais pas seulement…
Le Plan d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés (PDEDMA) à La Réunion, est l’enjeu environnemental très stratégique de la mandature de Nassimah Dindar, la Présidente du Conseil Général. Le principe de stabilisation et d’enfouissement des déchets ayant déjà été acquis,"il faut un plan révisé avant la fin de l’année 2010, prévoyant la nécessité de disposer de plusieurs hectares de terres pour la localisation des équipements prévus". Il est donc nécessaire de réviser une seconde fois ce plan pour suivre les objectifs ambitieux dans la lignée du Grenelle I, mais aussi pour traiter les déchets résiduels.
Ainsi les axes prioritaires du projet de plan révisé tiennent en trois mots : prévention, valorisation et traitement. La prévention avec la réduction de 7% de la production des déchets ménagers dans notre île : "il s’agit de prendre des mesures et des actions visant à réduire les quantités de déchets produits, leur nocivité, et à améliorer leur caractère valorisable", insiste Nassimah Dindar. Au titre des différentes actions qui peuvent y concourir, elle compte sur l’exemplarité de l’État et des collectivités, la promotion du compostage, l’action STOP PUB, la suppression des sacs plastiques sur les marchés forains, la promotion d’une consommation éco citoyenne : "J’ai réaffirmé mon engagement pour faire de la Réunion un Département modèle et un modèle de Département, depuis mon élection. Cela se traduit concrètement par la numérisation des documents administratifs et leur transmission électronique aux élus, des critères de choix en faveur de l’achat durable, l’utilisation de véhicules électriques à batterie rechargeable via l’énergie photovoltaïque", explique la Présidente du Conseil Général.
Deuxième point la valorisation avec le recyclage de 50% des déchets produits. Pour le Conseil Général, il s’agit d’améliorer les performances de valorisation de la matière. Mais pour atteindre cet objectif, il faudra améliorer les performances par une communication accrue, mettre en place plus d’outils de collecte comme les déchèteries, centres de tri, plates forme de compostage, et surtout développer des filières de valorisation.
Dernier point, le traitement des déchets résiduels par la maîtrise des impacts du traitement des déchets résiduels, et la réduction des quantités à enfouir.
Les gisements d’emploi sont nombreux et défendus par Nassimah Dindar. Le Département finance sur l’ensemble de l’île, 1454 emplois "pour l’entretien et l’embellissement de voiries rurales, de sentiers et de sites d’accueil, ainsi que le nettoyage des abords de ravines ou encore l’enlèvement d’encombrants, le désherbage, l’abattage et l’élagage d’arbres chez des publics vulnérables ou en situation précaire".
Enfin, dans cette interview accordée à linfo.re, la Présidente du Conseil Général de conclure : "La Réunion de demain, c’est celle qui aura conscience de ses atouts et qui prendra son avenir en main".
Comment prenez-vous en compte la dimension environnementale dans votre stratégie politique ? Par quels moyens ?
Le développement durable est l’une des cinq priorités de ma mandature. A ce titre, le Plan d’action départemental pour le Développement Durable (PA3D) traduit cette volonté politique. Celui-ci a été voté - à l’unanimité - lors de la séance plénière du 25 mars 2009.
Au programme : une quarantaine d’actions innovantes et exemplaires, pour la majorité déjà opérationnelles, regroupées par grands thèmes : l’eau, l’aménagement du territoire, le logement et la voirie, l’agriculture, le traitement des déchets, les transports publics, la biodiversité, le cadre de vie, l’éducation et l’insertion professionnelle.
Premier Département en termes d’énergies renouvelables, La Réunion a été retenue, par le Président de la République, pour expérimenter les technologies du développement durable dans le cadre du Grenelle de l’environnement et du projet GERRI. L’objectif est d’atteindre l’autonomie énergétique d’ici 2030.
Au quotidien, nous nous efforçons de réduire nos consommations d’eau, d’électricité, de carburant et de papier. Les économies effectuées par nos services depuis un an le confirment, chiffres à l’appui. Des efforts restent à faire. Mais les résultats obtenus nous incitent à persévérer.
Le Conseil Général est propriétaire à 95% des forêts publiques, avez-vous les moyens de votre politique ?
Oui, nous avons les moyens de notre politique. Sur le plan financier, les fonds mobilisés sont conséquents. L’effort public annuel –consacré aux forêts publiques- représente dix millions d’euros. Le Département intervient sur fonds propres à hauteur de 5 millions d’euros. Des fonds européens complètent cette somme. Enfin, une Taxe Départementale des Espaces Naturels Sensibles finance également la gestion, la protection et la valorisation des forêts.
Sur le plan technique, un comité de pilotage de la forêt publique a vu le jour en novembre 2009. Présidé par le Conseil Général, ce comité réunit l’ensemble des partenaires publics, l’ONF et le Parc National. Tous les acteurs de la forêt peuvent donc se concerter et coordonner leurs actions.
Ne pouvez-vous pas agir pour que les plus jeunes dans les écoles soient sensibilisés à la protection de l’environnement ?
Nous intervenons auprès des jeunes à travers plusieurs actions. En 2009-2010, à l’occasion des 20 ans du Conseil général des Jeunes, le Département a mis en place un jeu concours sur le thème du Développement Durable. Ce jeu, intitulé « Jouez durablement avec Démété », se fait en partenariat avec l’Education Nationale.
Ouverts à tous les collégiens de l’île (public et privé), ce jeu
en ligne jusqu’à avril 2010, a pour objectif de sensibiliser les jeunes aux problématiques du Développement Durable et à l’apprentissage des gestes éco-citoyens. J’incite naturellement tous les collégiens à participer nombreux à ce jeu.
Des actions à destination des plus jeunes sont également menées régulièrement avec le concours des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) notamment par le biais de kits pédagogiques. Je citerai enfin les opérations de sensibilisation des collégiens à la consommation et à la production d’énergies propres dans le cadre de l’équipement des établissements en énergie photovoltaïque actuellement en cours.
L’économie verte va-t-elle créer des emplois ?
La politique menée par le Conseil Général sur ses espaces naturels sensibles a permis la création de plus de 200 emplois durables. En outre, le Conseil général finance les programmes de travaux mis en œuvre par l’ONF. Ce qui mobilise environ 200 ouvriers forestiers.
En 2009, 630 agents sous contrats d’insertion ont été également mis à disposition de l’ONF, via le Groupement de Conservation de l’Environnement et l’Insertion Professionnelle, pour la maintenance des pistes et sites d’accueil, la lutte contre les pestes végétales et des interventions écologiques et sylvicoles.
Répartis sur l’ensemble de l’île, 1454 emplois bénéficient du financement départemental pour l’entretien et l’embellissement de voiries rurales, de sentiers et de sites d’accueil, ainsi que le nettoyage des abords de ravines ou encore l’enlèvement d’encombrants, le désherbage, l’abattage et l’élagage d’arbres chez des publics vulnérables ou en situation précaire (personnes âgées, handicapés, demandeurs d’emplois, bénéficiaires de minima sociaux).
En dehors des emplois générés par le Conseil Général, il existe un gisement important d’emplois dans plusieurs domaines tels que les énergies renouvelables ou les filières de recyclages de pneu ou les ressources à venir.
Comment le Conseil Général respecte-t-il l’environnement au quotidien ?
J’ai réaffirmé mon engagement pour faire de « La Réunion un Département modèle et un modèle de Département » depuis mon élection. Aussi, ai-je souhaité que les élus et les agents de la collectivité soient sensibilisés et formés au respect de l’environnement.
Cela se traduit concrètement par la numérisation des documents administratifs et leur transmission électronique aux élus, des critères de choix en faveur de l’achat durable, l’utilisation de véhicules électriques à batterie rechargeable via l’énergie photovoltaïque. Nous avons aussi mis en place une formation à l’éco conduite pour nos agents qui doivent se déplacer dans le cadre de leur mission, et la formation à l’éco responsabilité
Les décisions que vous prenez sont-elles "durables" ?
Oui. Tout est mis en œuvre pour limiter les consommations d’énergie de notre collectivité. Nous encourageons également la production d’énergie propre en équipant les collèges de l’île en panneaux photovoltaïques. Le Département fait la promotion de l’achat public durable. Enfin, un partenariat avec EDF a été conclu pour la maîtrise de l’énergie.
Quel projet préservant l’environnement est le plus structurant à votre avis pour La Réunion ?
Proposer un modèle de développement durable et viable du territoire : Tel est en substance l’objectif que doit poursuivre tout projet destiné à protéger et à valoriser l’environnement et qualifié de « structurant » pour notre île. On peut citer, par exemple, le projet GERRI ou la création d’éco quartiers.
Notre idée rejoint celle du Président de la République, exprimée lors de son récent passage dans notre île, à savoir, allier la nécessaire protection de notre environnement et la croissance économique qu’il peut générer.
Y a-t-il consensus politique autour de l’environnement à La Réunion ?
Incontestablement. Et c’est bien face à ce consensus que les deux grandes collectivités (Région et Département) avaient impulsé la création du Parc national à la Réunion.
Comment imaginez-vous La Réunion dans les années à venir ?
Les Réunionnais doivent avoir confiance en eux et en leur capacité à développer durablement leur île. Les Réunionnais sont riches de leurs différences. Ils ont la chance d’être européens au beau milieu de l’océan indien et à mi-chemin de trois continents.
La Réunion de demain, c’est celle qui aura conscience de ses atouts et qui prendra son avenir en main.