Préparée par son service de communication, la présidente du Conseil Général répond à 6 questions qui sont censées couvrir toutes les interrogations sur le dossier Arast.
Des questions qui se veulent simples, évidentes et que la presse a déjà abordé : " Comment sortir de cette crise ?", "Y-a-t-il une mauvaise information ?" ou encore "Pourquoi l’AGS dit qu’elle ne paiera pas les indemnités de licenciement ?", c’est sous une forme "d’interview", que le message a été transmis.
Nassimah Dindar apparait dans une robe simple, les cheveux tiré en arrière. Elle est en plein exercice de communication et annonce : "Il y a une volonté clairement affichée de fragiliser le Conseil Général" selon Nassimah Dindar, qui poursuit " et 900 000 euros ont déjà été débloqués pour des aides d’urgence".
Pendant le pic de la crise, la présidente du Conseil Général ne s’est exprimée que très rarement dans les médias, laissant souvent Ibrahim Dindar gérer le dossier médiatiquement. Elle n’a pas non plus parlé directement aux les ex-employés de l’Arast. L’utilisation d’internet lui permet de répondre point par point sans aucune contradiction. Une communication faite dans un cadre précis, orchestré par le Conseil Général. Du jamais vu.
A propos de l’obligation de reprise de 1 200 salariés, la Présidente du Conseil Général met les points sur les i : "Là encore on ment et pourquoi ? Parce que l’Arast est une association Loi 1901, une structure privée qui a été liquidée suite à un licenciement économique. Il n’y a pas eu de plan de cession donc pas d’obligation de reprise par qui que se soit. C’était une liquidation prononcée de manière sèche sans reprise d’activité" , lâche Nassimah Dindar.
Nassimah Dindar donne sa version des choses et livre son analyse sur l’implication des AGS dans cette affaire : "Les AGS abusent sur la naïveté des gens, et on pourrait même entrevoir une utilisation politique, pour certains d’entre eux" , ou encore, "en France,10 000 aides à domicile, qui avaient perdu leur emploi, ont perçu leurs indemnités de licenciement via les AGS".
Le service communication du Conseil Général n’a pas souhaité s’exprimer sur cette action. C’est lui qui a préparé les questions et les réponses pour la Présidente de l’institution. Mais il a simplement signaler que l’outil internet sera utilisé pour communiquer sur le dossier Arast.
Dans son blog économique, Philippe Jean Pierre aujourd’hui souligne à propos de ce dossier de l’Arast :
"La disparition de l’ARAST, ses implications humaines et les questions structurelles soulevées, pourraient être sans nul doute une raison utile pour justifier une concertation similaire (ndlr : un Grenelle du social). En outre, la problématique du management de l’urgence sociale dans une île comme La Réunion demeure un chantier permanent, encore plus dans un contexte de crise. Mais malheureusement, une fois de plus, cela ne semble pas l’option prise… Au contraire, la tournure prise par les évènements semble s’inspirer des modèles de guerre d’usure, utilisés en économie et dans la gestion de certains conflits stratégiques pour atteindre des objectifs contraires aux intérêts des principales victimes."
Avant de conclure qu’il faut : "un changement de braquet dans la vision du management des enjeux liés au domaine du social et cela notamment dans un contexte de déstabilisation de l’état providence".
En s’y prenant de la sorte, la Présidente du Conseil Général serait elle sur la bonne voie ?