Retour sur la réunion qui s’est déroulée hier au Palais de la Source entre la présidente du conseil général Nassimah Dindar et le président de l’association Momon Papa lé là, Patrick Savatier. A l’issue de cette réunion prévue lors de la manifestation de l’association à Saint André - pendant une commission permanente décentralisée - , plusieurs décisions ont été prises afin de lutter contre la pauvreté.
Linfo.re : Hier, vous avez pu rencontrer la présidente du conseil général, quel bilan tirez-vous de cet entretien ?
De plus, vous avez fait le choix de vous rendre à ce rendez-vous accompagné par des personnes qui bénéficient de l’aide de l’association ? Avez-vous le sentiment que votre démarche ait été bénéfique ?
Patrick Savatier : Le bilan est tout à fait positif. La présidente a reçu l’ensemble de la délégation dans laquelle il y avait une dizaine de personnes reçues à titre gracieux par l’association les Pluies d’Or car ils sont sans revenu ou presque. Chaque cas particulier a été exposé et a trouvé des réponses.
Chacune de ces situations symbolisait un cas concret des dysfonctionnements des services sociaux. Nous avons fait savoir à la présidente que si des moyens financiers sont mis en place, les travailleurs sociaux ne les connaissent pas forcément.
Nous avons débattu de l’opportunité de créer un guichet unique des aides et moyens du Conseil général en direction des personnes en difficultés qui ont du mal à appréhender les méandres. Nous avons également rappelé la nécessité de coupler au 115 (urgence) un service d’accompagnement et de suivi des prises en charge. Par exemple une personne accueillie au foyer les Jonquilles par le 115 - pendant trois ou six jours - se retrouve ensuite dans la rue ou dans les locaux de l’association Momon Papa lé là.
Nous avons également demandé que chaque maison de retraite puisse accueillir dans l’urgence des personnes âgées sans domicile ou en rupture familiale plutôt que de passer par des pensions de famille. Nous avons proposé de trouver pour elles des familles d’accueil spécialisées et sur du long terme, il nous a été proposé d’en trouver.
Un travail de vrai partenariat devrait être mis en place entre le conseil général et Momon Papa lé là, tout comme avec la Région suite à notre rencontre avec Didier Robert il y a trois semaines.
Nous avons rappelé la nécessité pour nous d’avoir des locaux et proposé un chantier école que nous pourrions mener avec cette formation. Cette idée a été retenue et des moyens financiers nous ont été promis.
La rencontre avait comme objectif de faire un point sur les besoins de l’association mais beaucoup plus généralement aussi. Nous avons mis en cause par exemple les salaires mirobolants de directeurs d’associations subventionnées par le conseil général. Nous avons défendu l’idée d’une culture des résultats autant pour les services sociaux que pour les associations.
Linfo.re Quels sont les grands chantiers que vous souhaitez mener ? Lesquels sont prioritaires ?
Patrick Savatier : Le chantier prioritaire pour l’association est de lutter contre la pauvreté et le meilleur moyen pour cela, c’est la création d’emplois.
C’est pourquoi l’association va concrétiser la démarche d’insertion en CAE de sept personnes de l’association en signant sept CDI (Contrat à Durée Indéterminé) ce mois-ci avec un salaire net de 1300 euros. Nous allons nous battre contre la disparition des CAE qui sont justement un outil indispensable pour remettre le pied à l’étrier, du cari dans la marmite et préparer un nouvel avenir à travers des formations professionnelles.
4) A l’heure actuelle, quelles sont vos ambitions sur le plan politique ? Est-ce que vous souhaitez toujours vous présenter aux élections cantonales ? A Saint Denis ou Saint André ?
Sur le plan politique je n’ai pas d’autre ambition que de poursuivre mon action politique citoyenne de tous les jours depuis de nombreuses années maintenant. Avec un outil supplémentaire que sera peut être celui d’un mandat.
Il est temps de sortir de la simple gestion de crise qui a trop duré pour laisser place à l’expérimentation de nouvelles approches de la solidarité et de l’action politique au sens politique. Demain ne doit plus être comme aujourd’hui. Il doit être nouveau, avec les expériences d’hier. Il s’agit d’en tirer parti, de faire de nos difficultés citoyennes un
capital pour investir dans l’avenir. La jeunesse n’a plus de rêves ni de perspectives et la vieillesse attend la mort devant ses "brèdes la kour".
Nous sommes tous indispensables les uns aux autres et il s’agit de recréer le liant, l’indispensable vue sur l’horizon sans lequel il n’y a pas d’azur. Le politique doit être celui qui prolonge les rêves d’avenir de chaque citoyen en trouvant les moyens de les mettre en oeuvre. Il doit être aussi promoteur de la capacité de chacun à proposer, interpeller, et il doit débroussailler le chemin pour que cela puisse se mettre en oeuvre.
Oui, je serai candidat. J’ai des désirs d’avenir pour ma cité. Il y a des habitudes à bousculer et des léthargies à bannir !