Mickael Lauret vit éloigné de son fils à cause d’un problème avec les registres de l’état civil à Madagascar. Soutenu par Huguette Bello, il va rencontrer le préfet ce matin avec d’autres parents dans le même cas.
Mickael Lauret a vu son fils un peu plus d’un mois ces deux dernières années. Tijah a trois ans et vit avec sa mère à Madagascar. L’histoire de Mickael Lauret commence en 2007 quand il est envoyé en mission à Madagascar dans le cadre des Volontaires du Progrès.
Il rencontre son épouse sur la Grande Ile, avec qui il a un enfant, Tijah. A la fin de son contrat, il rentre à La Réunion, mais ne peut emmener son fils. "Ma femme et mon fils sont à Madagascar à cause de l’invalidité des registres d’état civil de la mairie de Tamatave", raconte Mickael.
"Mon fils n’est donc pas Français car la transcription a été refusée", ajoute-t-il. Il déplore que "le consulat refuse systématiquement les transcriptions depuis 2008 sans chercher à résoudre la cause de l’invalidité de ses registres". Il a multiplié les courriers et les recours auprès du Quai d’Orsay qui le renvoie systématiquement au tribunal de Grande Instance de Nantes qui s’occupe des naissances françaises à l’étranger.
Mais après plusieurs années de combat, c’est le statu quo, les administrations se renvoyant le dossier. Aujourd’hui, il retourne à Madagascar quand sa situation financière le permet et garde contact avec sa femme grâce à des communications téléphoniques quotidiennes. Mickael ne mâche pas ses mots envers l’administration française qui, selon lui, maintient son fils en "otage". Il n’admet pas le "silence" des institutions sur ce dossier.
Il y a deux semaines, de nombreux parents se sont retrouvés pour former un collectif, qui compte une trentaine de familles qui sont dans la même situation. Ils ont attiré l’attention des politiques locaux sur leur situation. Le député Jean-Jacques Vlody a ainsi écrit une lettre au ministre des Affaires étrangères - Laurent Fabius - pour l’alerter sur cette situation. La député-maire Huguette Bello a également intercédé en leur faveur pour leur décrocher une entrevue avec le préfet Jean-Luc Marx.
Ainsi, une vingtaine d’autres parents, accompagnés de la députée-maire Huguette Bello, ont rendez-vous ce matin à la Préfecture. C’est pour eux un nouvel espoir de pouvoir régulariser leur situation. Mickael espère que le préfet pourra faire remonter leurs difficultés au ministère des Affaires étrangères. Il espère voir son fils grandir auprès de lui et envisager une vie de famille stable.