Devant plus de 16,5 millions de téléspectateurs, le chef de l’Etat a annoncé hier une série de nouvelles mesures destinées à lutter contre le chômage et contrer les effets de la crise financière. Parmi ces sept propositions fortes, Nicolas Sarkozy a réaffirmé sa volonté de mettre en place des pactes compétitivité-emploi dans toutes les entreprises dans un délai de 2 mois. Un coup de grâce affiché aux 35 heures, mises en place sous le gouvernement de Lionel Jospin. Pour Ivan Hoareau, secrétaire général de la CGTR, cette mesure vise à supprimer la durée légale du travail.
Une des mesures annoncées par le président de la République fait grincer des dents les organisations syndicales : la possibilité pour les entreprises de conclure en interne des accords sur les baisses des salaires ou sur les temps de travail avec l’accord des syndicats. Un dispositif qui permettrait de mettre fin aux semaines de 35 heures, si cela permet de sauver des emplois. Ainsi, en offrant la garantie du maintien de tous les postes, les entreprises pourront définir des arrangements sur le temps de travail en fonction de l’activité du moment, entraînant une réduction proportionnelle du salaire.
Se montrant très déterminé et très offensif, le chef de l’Etat a fixé un délai de 2 mois pour la mise en place ces accords. Une deadline particulièrement courte pour les syndicats majoritairement hostiles à ce projet. De leur côté, s’opposant fermement à ce principe, les syndicats ont promis des négociations très "dures".
Le ton des syndicats réunionnais est sensiblement identique. "Cet accord compétitivité emploi vise à supprimer les 35 heures, et derrière la suppression des 35 heures, le but ultime est la fin de la durée légale de travail, c’est à dire qu’on est de plus en plus loin du travailler plus pour gagner plus et de plus en plus près du travailler plus pour gagner moins", souligne Ivan Hoareau, secrétaire général de la CGTR.
Pour lui, le pire est à craindre dans les entreprises où il n’existe pas de pouvoir syndical. "Dans les sociétés où il n’y a pas d’organisations syndicales, les salariés seront pieds et poings liés face à des patrons qui imposeront des accords", ajoute t-il.