On l’a appris hier soir, l’adjudant-chef responsable de l’incendie qui a détruit 1300 hectares de garrigue à Marseille est originaire de notre île. Il a 43 ans et a été placé en garde-à-vue. Le Premier ministre François Fillon parle d’une faute non excusable. Le Maire de Marseille demande des sanctions envers le Réunionnais qui a connu cette faute grave : Le tir à balles traçante était interdit dans la zone.
François Fillon attendra les résultats des enquêtes mais annonce déjà des « décisions ». En déplacement à Marseille après le feu qui a dévasté plus de 1.300 hectares de végétation aux portes de la ville, le Premier ministre a promis jeudi des sanctions contre ceux qui ont provoqué l’important incendie qui s’est déclaré la veille au sud-est de Marseille, évoquant « des fautes professionnelles graves ».
Entendu par la police, le militaire suspecté d’être à l’origine des tirs ayant provoqué le feu qui a menacé la ville, se dit « anéanti ».
Cet adjudant-chef, un célibataire de 43 ans natif de La Réunion, a expliqué aux enquêteurs de la compagnie d’Aubagne et aux gendarmes de la section de recherches de Marseille qu’il n’avait pas conscience de contrevenir aux ordres, car personne ne l’avait mis en garde en matière de risques d’incendie en été.
En apprenant l’étendue des dégâts, ce chef de section, un légionnaire expérimenté qui vient notamment de rentrer d’une mission en Afghanistan, a exprimé ses regrets et s’est déclaré anéanti. Il avait tenté en vain avec ses six hommes d’éteindre le début du sinistre mercredi en début d’après-midi.
Des tirs de balles traçantes dans le camp militaire de Carpiagne, au-dessus des célèbres Calanques, seraient à l’origine du sinistre. « Les balles traçantes sont interdites pas seulement en cette période mais par principe dans les camps du sud sauf dérogation », a indiqué François Fillon. « Il n’y a pas eu de dérogation. Nous sommes donc en présence d’une faute », a-t-il ajouté.
Après plus de dix-sept heures de lutte contre les flammes, les marins-pompiers sont finalement parvenus à contrôler l’incendie jeudi matin. La surface brûlée jugée « exceptionnelle » est de 1.300 hectares. C’est l’un des incendies les plus importants de ces trois dernières années en France.
En fin d’après-midi, des parcelles brûlaient encore à l’intérieur et en périphérie de la zone parcourue par le feu, un vent toujours soutenu attisant les flammes. Environ 500 marins-pompiers et sapeurs-pompiers, aidés de deux hélicoptères bombardiers d’eau et de deux Canadair, se sont employés à les étouffer en noyant la zone.
Si aucune victime n’est à déplorer, sept personnes - deux personnes âgées, trois policiers et trois pompiers - ont été légèrement blessées ou intoxiquées. Une seule villa a été détruite par les flammes et cinq cabanons brûlés. François Fillon a demandé « au ministre de la Défense de mettre à disposition des élus locaux et du préfet les moyens nécessaires pour assurer le plus rapidement possible le retour à la normale et la remise en état des zones affectées par cet incendie ».
L’incendie circonscrit, tous les regards se sont tournés vers les militaires suspectés d’avoir provoqué ce sinistre. Le sous-officier du 1er régiment étranger de la Légion à Aubagne, suspecté d’être le responsable des tirs, a été suspendu et placé en garde à vue.
Source : Lefigaro.fr